Doha 22 décembre 2017, 200 jours de boycott partiel

L’émir continue sa tournée africaine, au pas de charge, pour trouver des alliés, en finançant sports et éducation, pendant ce temps-là, aux USA la polémique continue sur l’accord concernant la lutte contre le financement du terrorisme signé entre les américains et le Qatar.

Barrer dans le Golfe

Le poète latin Publius Syrus disait à propos des gouvernants «  Chacun peut gouverner lorsque la mer est belle.» L’émir du Qatar, Tamim bin Hamad al Thani, depuis son accession au pouvoir en juin 2013, n’a pas souvent eu «  une mer belle,» pour naviguer politiquement. Le mois de juin ne lui réussit pas, car depuis le 5 juin 2017, son pays subit un boycott partiel, (qui ne touche pas aux hydrocarbures), venant de franchir le 200e jour.

Pour se donner un peu d’air, l’émir du Qatar a entrepris une tournée dans plusieurs pays de l’Ouest africain, saupoudrant ici où là de quelques millions de dollars, en particulier sur le sport et l’éducation. Il n’est pas certain que ce périple soit très efficace, mais dans le calendrier médiatique c’est le moment de marquer les esprits afin de ne pas se faire oublier.

Pendant ce temps-là, aux  USA, la polémique concernant l’accord du 10 juillet 2017 entre le Qatar et les US, ayant comme objet de lutter contre le financement du terrorisme, prend de l’ampleur. L’ambassadeur des Emirats arabes unis ne doit pas être étranger à cette tempête dans un verre d’eau, il passe désormais l’essentiel de son temps à démolir pierre par pierre, tout l’édifice qatarien aux USA.

Le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson tient bon et ne rend pas public le document, tout juste il l’a fait voir à quelques membres du Congrès américain qui ne comprennent pas pourquoi cet accord est classé secret défense. Ils s’interrogent même pour savoir à quoi peut servir ce texte non contraignant pour le Qatar. Ce propos vient alimenter la suspicion du quartet qui boycott le Qatar. Ils mettent en avant le financement du Hamas par le Qatar, en plein milieu du positionnement de Trump sur le statut de Jérusalem, ceci ne manque pas d’alimenter les polémiques.

Décidément, barrer dans le Golfe persique demande une attention de tous les jours, car comme chacun le sait, un battement d’ailes aux USA provoque d’énormes vagues dans cette partie du monde. Et Trump est loin d’être un papillon !