Un article des Echos sur le droit du travail au Qatar est particulièrement choquant

Retour en soute

On croyait que ce célèbre média français était un journal sérieux, il n’a pourtant pas hésité à laisser un « étonnant personnage » prendre la plume et publier ses sottises sur le dos des expatriés qatariens.

Les travailleurs expatriés asiatiques apprécieront

Lorsqu’on a son cul bien assis dans un fauteuil et qu’on parle de travailleurs expatriés au Qatar, il y a un minimum de respect à avoir, pour ces personnes qui s’abiment leur santé en pratiquant des horaires interminables et dans des conditions de travail souvent dangereuses. Prétendre que leur sort s’améliore, alors que quasiment rien n’a changé en 6 ans, c’est se moquer de ces nombreux morts et blessés dénoncés par la plupart des médias au niveau mondial.

Amnesty 2013

Ce brave homme, nous parle d’un probable salaire minimum au Qatar, en précisant que ce pays ne donne aucun montant ni aucune date précise.  On a même pas envie de rire tant le propos est ridicule.

Il indique que depuis 2016, « la Kafala » n’existe plus au Qatar, on est là dans une béatitude coupable, car sur le terrain rien n’a changé. Quant au tribunal pour obtenir un « exit permit », bon de sortie du territoire, il faudra du temps pour qu’il devienne efficace et il faudra plus que du courage pour un expatrié de saisir ce tribunal car il pourrait terminer en prison si son séjour devient illégal du fait de l’employeur.

Concernant les ressortissants étrangers employés à des tâches domestiques, ils sont moins de 100 000 et non des centaines de milliers. Si l’émir souhaite leur donner des droits, à ce jour rien de précis n’est applicable.

Enfin prétendre que « Pour certains, l’organisation du Mondial fut même motivée par la perspective de poursuivre la réforme du secteur du travail dans l’émirat », c’est méconnaître totalement le sujet. Sans l’acharnement, depuis 2011, des médias et organisations humanitaires et syndicales, le petit peu qui a évolué dans le bon sens ne serait jamais arrivé. C’est aussi oublier qu’à ce jour ce petit peu touche uniquement le paiement du salaire effectué obligatoirement par virement et dans une banque qatarienne. Là encore, deux ans plus tard seulement 80 % des entreprises appliquent la loi. Ce seul point favorable, l’auteur de cet article n’en parle même pas. Il est comme beaucoup pris sous le feu de la communication des autorités qatariennes et ne voit pas la réalité.

ONU – OIT -BIT

L’auteur de cet article a sans doute oublié encore de parler que le 8 novembre 2017, à 10 h 30 le Conseil d’administration de l’OIT examine la plainte relative au non-respect par le Qatar de la convention (nº 29) sur le travail forcé, 1930, et de la convention (nº 81) sur l’inspection du travail, 1947, déposée par des délégués à la 103 e session (2014) de la Conférence internationale du Travail en vertu de l’article 26 de la Constitution de l’OIT.

Pour que des organisations syndicales soient contraintes de déposer ce type de plaintes, il faut que la situation soit d’une rare dangerosité et que le Qatar n’ait pas exprimé une volonté manifeste de modifier réellement son droit du travail. La question que l‘on peut se poser est : quelle était la finalité de cet article, du si sérieux média Les Echos ?