Le Qatar intérieur au 19 juillet 2017

Tamim et son père Hamad
Tamim et son père Hamad une soft succession

Cette crise en cours dans le Golfe, finalement aura fait prendre conscience aux autorités qatariennes de la fragilité de leur pays tant en matière de sécurité alimentaire que politique. Pour voir plus grand et aller plus haut, il faut une base solide, le Qatar intérieur.

Le Qatar une espèce de grande multinationale qui rêvait d’être un état

Et si les « boycotteurs » du Qatar travaillaient sans le savoir pour renforcer l’émir du Qatar et son gouvernement ?

On peut tout programmer dans une crise mais rarement la fin. C’est ce que doivent se dire, les 4 pays qui ont initié un boycott du Qatar par terre, mer et air. Le Qatar est dans une situation qui l’oblige à se dépasser et peut être enfin revenir à l’essentiel. L’émir Hamad qui a dirigé le pays de 1995 à 2013 doit quand même se dire que malgré tout ce qu’il a entrepris pour son pays, il lui a manqué une certaine clairvoyance. Il a délaissé, ce que nous appelons le Qatar intérieur. Certes même un aveugle verrait qu’entre 1995 et 2013 les infrastructures du Qatar ont évolué, mais pour autant le Qatar ressemble encore plus à une grande multinationale qu’un véritable état. L’émir Hamad et depuis 2013 son fils Tamim, ont consacré des fonds importants pour être reconnus en dehors du pays, pour peser politiquement dans la région mais n’ont pas pris le temps nécessaire de transformer le Qatar en un véritable état.

Cette crise en cours dans le Golfe, finalement aura fait prendre conscience aux autorités qatariennes de la fragilité de leur pays tant en matière de sécurité alimentaire que politique. Pour voir plus grand et aller plus haut, il faut une base solide, le Qatar intérieur. L’émir Tamim qui désespérait de l’engagement de son pays pour ce qui restait à accomplir, pourrait bien, enfin, se rendre compte que la stratégie à court et à moyen terme du Qatar reste à parfaire.

Prenons un seul exemple, s’il avait accordé autant d’importance, à développer la sécurité alimentaire du Qatar que les moyens engloutis dans l’éphémère Coupe du Monde de football 2022 ou pour le développement du tourisme, il est probable que les boycotteurs du 5 juin 2017 ne se seraient pas engagés dans cette aventure stupide. En asphyxiant le Qatar, ils pensaient déclencher une crise politique et mettre à bas le régime en place. L’aide, pour les produits du quotidien, de l’Iran, la Turquie, l’Algérie, le Maroc et d’autres pays est venue suppléer ces carences et la crise immédiate et aiguë a été évitée. Ce qui ne met pas le Qatar à l’abri d’une crise plus longue et profonde.

La conclusion provisoire à méditer pour les dirigeants du Qatar est bien : « pour voir plus grand et aller plus haut, il faut une base solide, le renforcement inlassable du Qatar intérieur.