Un syndicat des Pays Bas attaque la FIFA concernant la Coupe 2022 au Qatar

Peut-on faire payer à la FIFA, des possibles manquements touchant des salariés qui travaillent directement ou indirectement pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar ? Cela semble un peu osé juridiquement, pourtant cela n’a pas arrêté un syndicat des Pays Bas qui parle au nom d’un de ses adhérents ayant travaillé au Qatar.

La FIFA bouc émissaire des insuffisances du Qatar ?

Un adhèrent du puissant syndicat néerlandais FNV, lui a demandé de défendre ses intérêts et exige que la FIFA organisateur de Coupe 2022 au Qatar lui paie un manque à gagner, à cause d’une rupture prématurée du contrat et des frais accessoires liés au contrat. L’affaire sera portée devant un tribunal suisse, si la FIFA ne concilie pas.

Ce n’est pas parce que le cabinet d’avocat qui représente le syndicat et son adhérent qui a écrit 123 pages sur le sujet que cela lui donne autre chose qu’un semblant de sérieux juridique. En effet, le signataire du contrat de l’adhérent du FNV est une entreprise qui a pignon sur rue au Qatar, apparemment elle aurait mis fin au contrat de travail de son salarié avant terme, ce qui lui cause un préjudice. En outre ce contrat se serait déroulé dans les conditions de travail actuelles du Qatar, bien loin des normes habituelles internationales, mais connues comme telles part tous.

Peut-on faire payer à la FIFA, des possibles manquements touchant des salariés qui travaillent directement ou indirectement pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar ?

Le piège tendu à la FIFA est un peu grossier, car en cas de conciliation des centaines de milliers d’autres travailleurs pourraient procéder de la sorte et notamment sur des dysfonctionnements liés aux contrats et demander réparation. En effet, le Qatar s’est vanté de dépenser 200 milliards de dollars pour organiser cette Coupe du Monde 2022. On retrouvera facilement des écrits sur le sujet. Chacun sait pourtant que la vérité est tout autre car la plus grande partie de ces sommes considérables sont consacrées aux infrastructures autres que les stades de football.

Même si l’affaire est portée devant un tribunal suisse, comment rendre responsable la FIFA alors qu’elle n’est pas maître d’œuvre ? Pour les passionnés du droit du travail international dont nous faisons partie, cette « affaire » paraît très mal embarquée. Le salarié serait prudent de ne pas espérer une solution rapide et positive car elle pourrait être des plus complexes à analyser et trancher. Effet de manches d’un cabinet juridique ou problème de fond ?

Ce qui est certain, c’est que la FIFA ne paiera pas « les éventuels dommages » réclamés par le salarié et cette affaire ira devant un tribunal qui prendra son temps pour bien décortiquer les liens de subordination reliant la FIFA et le Qatar, organisateur sur le terrain de la Coupe 2022 au Qatar.

Affaire à suivre…