Des supporters parisiens désignent les responsables du blocage du dialogue

L’un est le directeur de la sécurité au PSG, l’autre est le Chef de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, pour certains supporters parisiens, tant que ces deux hommes seront là à ces places, le dialogue est impossible.

 

L’heure est à la répression plus que le dialogue, mais …

En relisant le rapport préalable à la loi du 10 mai 2016 « renforçant le dialogue avec les supporters et la lutte contre le hooliganisme » une phrase de François de Rugy d’ Europe Écologie Les Verts qui a participé au débat sur cette loi, semble bien montrer la confusion qui règne sur les termes employés et les objectifs à atteindre. Il dit page 25 du rapport « Nous partageons bien évidemment l’objectif affiché par le rapporteur en matière de lutte contre le hooliganisme. Néanmoins, je préférerais que l’on parle de lutte contre la violence dans les stades et à leurs abords, car le terme « hooliganisme » a une connotation très particulière et peut, paradoxalement, être entendu de manière restrictive. En outre, je ne voudrais pas que l’on associe le supporterisme et le hooliganisme : ce dernier est une dérive, qui n’a pas grand-chose à voir avec le fait de soutenir un club sportif. »

Si en 2009, la création de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme pouvait apparemment se justifier, on peut se demander si les compétences reconnues de renseignements, du dirigeant de cette division, le Chef Antoine Boutonnet, ainsi que son équipe, ne seraient pas mieux employées à lutter contre le terrorisme qui frappe la France. Laisser 7 ans ce fonctionnaire d’état, au même endroit, traitant les mêmes problèmes, pourchasser les supporters indélicats, peut conduire au blocage notamment en région parisienne.

De plus, des supporters du grand club parisien, le PSG, dans un tract montré aux passants, non distribué, devant l’ambassade du Qatar à Paris, mettent en cause le directeur de la sécurité de ce club Jean-Philippe D’Hallivillée. Ils l’accusent d’être à l’origine de tous leurs maux actuels, notamment parce que depuis plus de 10 ans il occupe cette place et d’après ces supporters, « on est plus dans la rancune personnelle que dans une relation équilibrée. » Plusieurs centaines de supporters du PSG s’organisent et dénoncent l’impossible dialogue tant que ces deux hommes seront là à ces places.

Si l’heure est encore à la répression, la loi du 10 mai 2016, le prouve en aggravant les peines contre les supporters dans l’illégalité, elle prévoit néanmoins le renforcement du dialogue comme porte de sortie. Il est peut-être temps que Jean-Philippe D’Hallivillée le directeur de la sécurité du PSG puisse bénéficier d’une promotion et mettre ses compétences au service du Qatar, à Doha, pour les échéances internationales qui se préparent et le Chef de Division Antoine Boutonnet puisse œuvrer, après la fin de l’Euro 2016 à la lutte contre le terrorisme, un grand fléau qui frappe la France.

 

Un gaspillage de moyens inacceptable

Tant l’argent public consacré à une lutte d’un autre temps que l’argent du PSG pour la sécurité et la création de supporters « dociles », pourrait être employé plus efficacement à responsabiliser et à former ces supporters. Il faut aussi admettre qu’il existe des traditions notamment à travers des chants et une gestuelle qui participent à l’ambiance festive d’un match de football. Sans oublier, le rôle social des supporters qui forment les jeunes pendant des centaines d’heures à titre bénévole. Un de ces supporters me disait «  le stade peut être, au moment de la préparation du match, des longues heures avant le coup d’envoi, une grande Maison des Jeunes et de la Culture ». Le passage de savoirs oraux est important, il perpétue l’esprit « tifosi et occupe ces jeunes ».

Les actionnaires du PSG et les pouvoirs publics feraient bien de tendre la main à ces supporters qui n’acceptent pas la violence. Il est temps que cessent les brimades enfantines honteuses et qu’une relation d’adulte s’engage. La France est un pays extraordinaire où les citoyens supportent longtemps ce qui leur parait injuste en espérant la compréhension de l’autre. Mais un jour, sans savoir ni pourquoi ni comment, la colère se transforme en révolte, l’histoire française est là pour témoigner.

La loi du 10 mai 2016 montre le décrochage une fois de plus entre les politiques et les français supporters. « Le tout répression a ses limites. » Cette loi peut être corrigée dans son application et montrer que le « vivre ensemble n’est pas une formule creuse ».

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