Doha le 23 avril 2016, tant d’armes pourquoi faire ?

L’émir Tamim al Thani continue d’armer son pays situé entre l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et l’Iran. Un jeune émir qui va dans quelques semaines fêter ses trois ans de règne.

 

Le Qatar a un émir très engagé dans la réussite de son pays

A l’image de son père, l’ancien émir Hamad, le jeune émir Tamim ne ménage pas son temps, pour faire exister sur la scène internationale le Qatar, son pays. L’émir Hamad y a laissé une partie de sa santé, pour faire du Qatar ce qu’il est aujourd’hui. Cet élan qui a permis au Qatar, en moins de 20 ans, de faire un énorme bond en avant. Lorsque le 25 juin 2013, Tamim al Thani devient le nouvel émir du Qatar, il sait qu’il doit porter haut les couleurs du Qatar et continuer à amplifier l’œuvre de son père. S’il a pris quelques mois pour endosser son habit d’émir, depuis, Tamim al Thani parcours le monde, pour vanter son pays, Chine, Japon, USA, Russie, France, Angleterre, Allemagne…

Le 3 juin 2016, Tamim aura 36 ans, de haute stature, tantôt en habits traditionnels tantôt habillé à l’occidentale, il est difficile de ne pas le remarquer lors des rassemblements internationaux. Dans ces rencontres, lorsqu’il prend la parole, il a la « dent dure », soutien indéfectible des palestiniens il n’hésite pas à le faire savoir. Si la politique étrangère du Qatar est moins agressive que pendant « le Printemps arabe », sur le fond les idées du Qatar n’ont pas changé. En y mettant les formes, l’émir Tamim se positionne sur les grands dossiers du moment comme le terrorisme, les évènements en Syrie ou en Irak… montrant clairement qu’il faut compter avec l’opinion du Qatar.

Certes, il est en partie fagocité par l’accord entre pays du Golfe de novembre 2014. Accord qui a précédé l’intervention au Yémen par l’Arabie saoudite et qui a entrainé le Qatar à envoyer des troupes au sol dans un conflit où il n’avait pas y mettre les pieds. Un accord contre nature dont un des objets et de calmer l’élan vers le futur du Qatar. Si l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis ne sont des « ennemis » du Qatar, ils ne sont pourtant pas des « amis », l’émir Hamad l’avait bien compris. Il avait développé en son temps un axe Doha, le Caire, Ankara que les saoudiens et les émiratis ont tout fait pour faire exploser. Si l’Egypte est inféodé aux saoudiens pour l’instant, personne n’est capable de dire pour combien de temps. Il reste quand même les liens entre Doha et Ankara qui n’ont jamais été aussi forts, au point que les turcs vont installer une base militaire au Qatar en plus de la base américaine. Si le discours officiel est de dire que les turcs sont là pour défendre le Qatar face à l’Iran, personne n’est dupe. Les turcs sont là aussi pour calmer les ardeurs du niveau ministre de la défense saoudienne qui finira par être roi et les démangeaisons habituelles des émiratis.

L’émir Tamim al Thani continue d’armer son pays situé entre l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et l’Iran. Les américains ont finalement décidé de livrer 36 avions de chasse F15 Strike Eagle au Qatar qui vont venir s’ajouter aux Rafales et probablement à une douzaine d’avions de chasse britanniques. C’est par dizaine de milliards que le Qatar met à niveau ses armées, l’avenir nous dira à quoi elles vont servir. Les années passant, l’émir Tamim va renforcer son pouvoir au sein de la société qatarienne et nous verrons alors quelles sont ses véritables ambitions.

Un seul est vrai danger menace le pouvoir de l’émir, sa suractivité. Si le développement du Qatar a pris une partie de la santé de l’émir Hamad, son fils l’émir Tamim qui est passé à la vitesse supérieure doit y prendre garde. Dans un pays monarchique comme le Qatar, in fine, tout arrive sur la table de l’émir et quand on est jeune, 36 ans, les responsabilités, le stress peuvent user prématurément ce jeune émir très engagé dans la réussite de son pays, le Qatar.