Le virage économique du Qatar

Comment limiter le déficit 2016 du Qatar alors que le prix des hydrocarbures reste très bas ? Le Qatar comme les autres pays dépendants de cette ressource naturelle prépare son économie à une période de disette. Mais qui met la main à la poche réellement ?

Les premiers touchés, les expatriés

S’il reste quelques niches qui attirent les travailleurs du monde entier, le Qatar rentre dans une période moins propice pour une aventure économique dont le but est de se faire un peu d’argent et de rentrer si possible en bon état physique au pays.

Interrogé sur la réalité et le quotidien vécu à Doha, la capitale de ce pays, notre correspondant local Bernard-Louis Laporan nous rapportait ceci : « Mon pauvre Monsieur. Des tas de gens ont quitté le pays, en premier lieu dans le secteur pétrolier et gazier, 3000 nurses ont été remerciées dans le secteur hospitalier, des entrepreneurs on fait faillite, d’autres n’ont plus de clients, le sans plomb a augmenté de 30%, les tarifs des amendes pour le trafic routier ont sérieusement grimpé, de nombreux travailleurs voient leurs salaires réduits de 20% ou réduits différemment pour une charge de travail supérieure… »

Dès novembre 2014, l’émir Tamim annonçait un recadrage sévère des dépenses de l’Etat. Le report de certains projets ne suffit pas devant l’ampleur du manque de recettes, c’est pour cela que la grande masse des résidents du Qatar est particulièrement touchée, au risque de rendre ce pays moins attractif. L’année 2016 est pour le Qatar l’année de tous les dangers, car s’il ne contient pas le déficit, c’est sa notation globale au niveau économique qui risque de chuter et voir le recul tactique de nombreux capitaux étrangers qui espéraient dans ce pays un nouvel Eldorado.

Chacun se souvient que fin 2013 Ananthakrishnan Prasad conseiller spécial Moyen-Orient et Asie centrale du FMI avait alerté le Qatar. Il s’interrogeait sur la masse de capitaux à mobiliser pour les infrastructures et la coupe du monde 2022. « Il faut souhaiter que le marché du gaz ne se retourne pas car le Qatar pourrait être amené à faire des choix » avait-il dit à l’époque.

L’heure des choix est là !