Les familles qatariennes craignent les expatriés célibataires

Les ouvriers célibataires se voient de plus en plus confinés dans des zones spécifiques, ils n’ont plus accès aux grands évènements et lieux publics, les familles qatariennes ne se sentent plus en sécurité.

 

Une promiscuité qui dérange et qui fait peur

« Only family », c’est par ces mots que les ouvriers célibataires qui viennent faire un tour en ville ou dans certains magasins se voient reconduits hors de ces lieux publics fréquentés par les familles qatariennes.

Le media local Doha News indique que le gouvernement qatarien vient de tracer des zones où le logement d’expatriés célibataires était illégal et sévèrement sanctionné. Il faut sanctuariser les centres élargis des grandes villes qatariennes.

Au 30 septembre 2015, le Qatar avait 2 347 000 résidents dont uniquement 250 000 qatariens. Les expatriés au nombre de 2 097 000 forment l’essentiel de la population, la majorité d’entre eux sont sur le territoire pour 3, 5, ou 7 ans, et bien souvent ils sont célibataires. Ils viennent là juste pour gagner de l’argent dans des conditions de travail pour le moins précaires et avec de grandes difficultés pour trouver un logement digne de ce nom. Il est quasiment impossible de devenir qatarien, même pour la catégorie sociale des employés ou cadres expatriés.

Dans 3 ou 4 ans les premières rames du métro de Doha circuleront, passé l’inauguration combien de qataris vont l’utiliser ? Leur sécurité peut-elle poser problème et donc les ouvriers célibataires appelés « cols bleus, ne pas y avoir accès? Le gouvernement qatarien a devant lui un sacré chalenge, car la prise de conscience pour le qatarien qu’il peut sembler être étranger sur son propre sol a comme conséquence l’obligation pour les pouvoirs publics à éloigner ces grandes masses de travailleurs dans des banlieues sans vie sociale.

Au mois de février 2015 en visite aux USA, l’émir Tamim al Thani disait dans une interview à CNN «  … C’est le désespoir et non l’islam qui est la cause première du terrorisme. Un désespoir qui règne dans la déstabilisation du Moyen Orient mais aussi dans les quartiers pauvres des grandes villes d’Europe, et même aux États-Unis

La question qui nous brûle les lèvres aujourd’hui est : « le Qatar n’est-il pas en voie de développer d’une manière importante, sur son propre sol, ces quartiers pauvres ? »

Première publication le 14 octobre 2015