Le Qatar adapte son offre commerciale sur son gaz

En Asie le Qatar est le grand fournisseur de gaz naturel liquéfié GNL ou LNG, pour des pays comme le Japon, la Corée du Sud, l’Inde le Pakistan.

Alors qu’il pratiquait par contrat à long terme, le Qatar adapte son offre commerciale pour garder ses parts de marché.

 

Le gaz qatarien rentre en zone de turbulence

Si à très court terme le Qatar subit des tensions sur ses prix de livraison de gaz LNG à cause de la baisse des prix du pétrole, à moyen terme il devra faire face à des difficultés liés à l’abondance de l’offre et à une modification structurelle du marché.

Le média anglophone « The Globe and mail » fait une analyse fort pertinente de l’évolution à moyen terme de l’évolution du prix du gaz sur le marché asiatique. Il souligne l’arrivée prochaine d’un très grand exportateur, bien placé géographiquement l’Australie. Il aurait pu citer aussi l’Iran qui puise pour le gaz sur le même gisement que le Qatar et qui va rapidement pouvoir exporter du pétrole et du gaz. On pourrait aussi mettre dans la balance, la farouche volonté des dirigeants du Japon qui veulent relancer leur nucléaire.

Plus d’offres et moins de demandes vont certainement impacter le prix du gaz. A cela il faut ajouter ce que nous avions déjà signalé, le comportement d’un certain nombre de pays qui se servent de plus en plus sur le marché du « spot » (exceptionnel). L’Inde en premier lieu mais aussi d’autres pays comme l’Egypte, Israël… ont la volonté de « faire des coups » en faisant des appels d’offres. Un peu figé au départ et surtout dans une situation confortable, le Qatar adapte sans le crier sur les toits, son offre commerciale afin de ne pas perdre ses parts de marchés. La bataille à terme entre le Qatar et l’Australie sera « dantesque ».

La récente explosion à Tianjin en Chine pourrait à contrario faire prendre conscience à la classe moyenne chinoise à quel point leur pays est « abimé », par une industrialisation sauvage et une pollution galopante. La Chine étant le premier consommateur de charbon au monde. La pollution pourrait contraindre indirectement le gouvernement chinois à favoriser une énergie moins polluante comme le gaz en lieu et place du charbon.

Quant au Qatar en rendant plus souple son offre commerciale il va pouvoir acquérir une clientèle supplémentaire dans d’autres parties du monde. Lors de la conception des budgets 2016 et 2017, le Qatar n’a pas prévu d’augmentation de sa production de gaz ou à la marge, cette prudence est à souligner. Toutefois si les prix du gaz continuent à chuter bien évidement les déficits budgétaires pourraient s’amplifier. Il existe des marges importantes à la disposition du Qatar pour faire face à la situation, notamment la baisse ou le report des dépenses et l’amélioration de la productivité de son secteur privé qui va peser de plus en plus dans son budget.

Le gaz qatarien rentre certes en zone de turbulence mais la souplesse des responsables qatariens peut « apaiser » et rendre le marché plus calme.