Matthias Fekl veut amener les PME françaises au Qatar

Le Secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur veut aider les PME à travailler avec le Qatar. Est-ce une bonne idée ?

 

Qatar, un eldorado qui peut se transformer en enfer

Pour les deux prochaines années le Qatar annonce une croissance de 7,7 % pour 2015 et de 7,5 % pour 2016 malgré la chute abyssale du cours du pétrole et son impact sur les cours du gaz. Ceci a dû sans doute peser sur la décision de Matthias Fekl, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger.

Il vient de lancer un appel à candidatures pour participer à une mission de prospection au Qatar à l’occasion de son déplacement dans ce pays les 11 et 12 février 2015. Sur le site des affaires étrangères voici ce qu’on peut lire : L’un des objectifs de ce déplacement est d’apporter un soutien aux petites et moyennes entreprises, ainsi qu’aux entreprises de taille intermédiaire, n’ayant pas encore les contacts nécessaires au Qatar. Cette visite sera en priorité consacrée aux secteurs de la ville durable, du tourisme et du sport. »

Il fait son job comme ceux qui l’ont précédé. Mais je l’invite quand même à lire notre article sur les difficultés de travailler avec le Qatar.

 

Alerte PME 2015 sur le Qatar

Des appels téléphoniques réguliers nous parviennent pour nous demander notre opinion sur l’opportunité de réaliser des « affaires «  au Qatar. Si pour les grandes sociétés le risque est limité, mais existant, pour les PME nous maintenons notre alerte, car le danger de voir disparaitre son entreprise et les conséquences juridiques n’ont pas évolué. Au Qatar vous devez vous associer forcément avec un Qatari qui possédera 51 % de votre société alors qu’il n’aura versé en général rien du tout.

Un restaurateur français se trouve actuellement en prison par le motif que la pâtisserie qu’il a réalisé « avait une connotation sexuelle » nous rapporte-t-on. Jean Pierre Marongiu, un entrepreneur français est toujours prisonnier au Qatar alors que tout le monde sait que son sponsor avait tranquillement vidé le compte. Des cas semblables ne touchent pas uniquement des français mais bien toute la communauté économique étrangère présente au Qatar et ceci n’est pas nouveau.

 Ce qu’il faut éviter dans cette histoire est de mettre tous les sponsors au même niveau. Mais comment faire la différence entre ceux qui sont « corrects » et ceux qui se comportent mal ? Comment séparer le bon grain de l’ivraie ?

 Pour cela l’ambassade de France au Qatar devrait apporter une aide précieuse puisqu’elle possède les éléments permettant aux entrepreneurs de ne pas s’embarquer dans des aventures sans lendemain avec des sponsors indélicats. Or, tout porte à croire que cette ambassade ne remplit pas son rôle en assurant la défense prioritaire des français, elle manque sérieusement d’autorité face aux qataris. En outre elle ferme les yeux sur des « personnages » qui gravitent autour de l’ambassade qui prétendent « aider les français » alors que le réel diffère. Une plainte vient d’être déposée contre un de ces personnages qui se prétend avocat sans l’être.

Un nouvel ambassadeur est arrivé depuis le mois de septembre, certes il est visible sur de nombreuses coupures de presse, mais nos contacts locaux n’ont vu aucune différence par rapport à l’ancien ambassadeur. Les autorités qatariennes et françaises déclarent régulièrement qu’il faut favoriser le secteur privé au Qatar et développer les PME, Matthias Fekl le Secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur s’inscrit dans cette lignée, mais pourtant, encore aujourd’hui le danger existe pour les entrepreneurs français.

 La récente affaire concernant Victoria’s Secret et ses produits Strawberries and Champagne lotion en dit long. En quelques heures le Ministère de l’Economie et du Commerce du Qatar exige: Nous vous demandons d’enlever de vos présentoirs ce type de parfum qui est contraire aux coutumes, traditions et valeurs religieuses en vigueur dans notre pays. La boutique va subir un important préjudice alors qu’elle avait respecté tout le circuit de validation. Son avenir peut être remis en question.

 Si toutefois vous souhaitez quand même faire des affaires avec les qataris, évitez autant que possible de vous rendre au Qatar et faites en sorte que les rencontres se passent en France. Ne négligez pas le poste assurances perte d’activité.

 Nous pensons qu’à terme le Qatar sera contraint de faire évoluer sa législation concernant l’entreprise et diminuer ainsi le risque pour les entrepreneurs étrangers. Il faut savoir que certaines sociétés ont obtenu la possibilité d’être majoritaires, que le sponsor qatarien verse réellement sa part de capital …

Ce sont quelques cas, mais en attendant cette évolution du droit, la prudence est de rigueur.  Bien sûr si vous avez l’assurance de Matthias Fekl le Secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur et son engagement que tout se passera bien pour vous et que vous y croyez, cela change tout…