Les trois grandes erreurs de Abu Bakr al-Baghdadi

La soif napoleonienne d’al-Baghdadi va le perdre. Le Califat de l’Etat islamique pouvait attirer des jeunes du monde entier mais en commettant trois grandes erreurs le nouveau « Calife » s’est brulé les ailes.

Al- Baghdadi seigneur d’un Califat ephémere

L’information sur ce nouveau Calife donné par Romain Caillet un expert du salafisme contemporain qui s’exprime dans l’Observatoire du Qatar animé par Nabil Ennasri est intéressante. On est bien loin des manipulations médiatiques sur al –Baghdadi qui est un théologien pratiquant. Or quand un théologien se met à pratiquer cela fait d’immenses dégâts.

Alors que l’idée d’un Califat en partant d’une partie de la Syrie et de l’Irak pouvait attirer des jeunes du monde entier, la soif napoléonienne d’al-Baghdadi va le perdre. En commettant trois grandes erreurs le nouveau  Calife loupe une opportunité qui se présente tous les mille ans.

Parmi ses nombreuses erreurs, trois le précipitent vers une fin rapide de son histoire. En premier lieu, sa volonté de chasser les chrétiens d’orient. Il a réussi par cette première faute à mobiliser des forces mises en sommeil depuis plus d’un millénaire, les fils et filles des églises chrétiennes sont sortis de leur sommeil et vont faire du Kuridstan le gardien de toutes les minorités d’Orient.

La deuxième faute est d’avoir déclaré que le Liban allait être son prochain territoire de chasse, comme le rapporte le media « lorientlejour.com », la déclaration de guerre du Hezbollah a été immédiate. Une opportunité pour le Hezbollah de se refaire une santé, de mettre en valeur Bachar el-Assad et d’exister encore plus au Liban.

La troisième faute d’al-Baghdadi est la décapitation et son prolongement médiatique du journaliste américain James Folley. L’Etat islamique avait réussi à mener en plus des combats traditionnels une guerre médiatique à laquelle il s’est préparé avec des moyens et une formation qu’il serait intéressant « de fouiller ». Or en mettant en scène le crime d’un innocent de surcroît journaliste, le Calife s’est mis à dos l’essentiel du WEB, c’est ce qui s’appelle se bruler les ailes.

Si Obama se tortillait encore en pratiquant sa danse préférée « j’y vais ou j’y vais pas », le Calife vient de lui donner cette impulsion pour déclencher le feu de l’enfer américain contre lui. Trop de fautes et une soif sans limites va précipiter la chute d’un Califat éphémère, une opportunité qui se présente tous les mille ans.