Le grand bazar qatari

L’accumulation des affaires néfastes pour le Qatar montre bien que le pilotage du pays se fait au « pif ».

Il y a-t-il un pilote qui conduit le gouvernement du Qatar ?

L’incapacité à régler les affaires les plus simples du pays devrait inquiéter sérieusement les qataris. Je relisais récemment l’histoire du journaliste tunisien Mahmoud Bouneb, ancien directeur exécutif des chaînes satellitaires «Al Jazeera Children » et «Baraaem», retenu contre son gré au Qatar depuis le 27 septembre 2012. La justice qatarie s’est enlisée dans cette affaire incapable de dire le droit. Comment les tunisiens peuvent-ils trouver crédible ce type de pays.

Cette histoire me rappelle l’étrange emprisonnement du français Jean Pierre Marongiu, parfaitement innocent, dépouillé par un sponsor indélicat et encore une fois, la justice qatarie qui aurait pour le moins du renvoyer en France Marongiu est dans l’incapacité d’avoir une décision de bon sens. Il faut dire que la diplomatie française au Qatar frôle le ridicule et montre une piètre image de la France.

En France un ambassadeur a été nommé en novembre 2013 sans jamais s’exprimer publiquement. Cette même ambassade du Qatar en France, est tellement dépassée par les évènements que sur son site web c’est encore l’ancien ambassadeur qui y trône, le nouveau y est absent. Comment les citoyens français peuvent-ils trouver crédible ce type de pays.

En interne, le ministère de l’intérieur du Qatar, sous tutelle du premier ministre vient d’être pris la main dans le sac, en demandant aux employeurs de fournir les passeports des migrants en fuite. Il y a peu de temps le même ministère aggravait les sanctions de ces employeurs qui ne respectaient pas la loi en gardant les passeports des travailleurs migrants.

C’est le même ministère de l’intérieur qui a expulsé massivement des travailleurs du quartier de Musheireb sans se préoccuper de leur avenir. Des associations de qataris ont eu tellement honte de cette attitude qu’ils ont aidés quelques malheureux qui sont sans logements. Comment voulez-vous que les migrants puissent avoir confiance dans une évolution positive du droit du travail au Qatar ?

Et que dire du comportement du Qatar envers ses voisins du Golfe. Depuis mars,le départ des ambassadeurs de l’Arabie saoudite, des Emirats Arabes unis et du Bahreïn qui dénonçaient une ingérence régulière dans leurs affaires internes. Comment voulez-vous que ces pays retrouvent un minimum de confiance quand le Qatar ne cesse de provoquer des incidents,  le dernier en date avec le Bahreïn est l’octroi de la nationalité qatarie à des bahreïni choisis sur le volet.

Nous pourrions indiquer de nombreuses autres incohérences dans la conduite du Qatar. Ce qui est inquiétant c’est L’accumulation des affaires néfastes pour le Qatar qui démontre que le pilotage du pays se fait au « pif ». L’image que donne le Qatar est celle d’un orchestre ou chacun joue sa partition mais sans que quelqu’un dirige. Le plus drôle c’est que chaque intervenant ne cesse de parler de Vision 2030, ce fil rouge qui doit conduire le pays mais apparemment chacun à une interprétation différente de cette planification.

 Il faut espérer que des solutions rapides soient trouvées, car d’aucuns commencent sérieusement à douter que le Qatar puisse organiser une coupe du monde de football alors que règne ce grand bazar.