La politique des petits pas du Ministre du travail du Qatar

Faire, mais un peu à la fois. C’est ainsi que l’on peut qualifier l’action du ministre du travail Abdullah Saleh Mubarak al-Khulaifi  qui affirme sa place au sein du gouvernement qatari. Mais est-il crédible ?

Abdullah Saleh Mubarak al-Khulaifi un ministre qui cherche sa place.

 Au mois de mai, il avait paru être sous la tutelle d’autres ministères, Abdullah Saleh Mubarak al-Khulaifi est un ministre qui cherche à s’affirmer dans un contexte difficile.

Le ministère du travail avec celui de la justice sont sous les feux des projecteurs internationaux. La tentation est grande de penser à l’immobilisme tant il y  a faire pour que le Qatar puisse se vanter d’avoir un droit du travail digne de ce nom. Mais en observateur attentif du travail de ce ministère on peut considérer que les marges  d’Abdullah Saleh Mubarak al-Khulaifi sont étroites.

Son expression publique et celle de ses collaborateurs lors de la récente « Conference on Qatar Labour Rights Protection » appelle quelques remarques.

 Pour l’essentiel Abdullah Saleh Mubarak al-Khulaifi ne fait que rappeler ce qui avait été déjà annoncé. L’ouverture d’un compte bancaire et le virement du salaire par voie électronique sont confirmés, la borne multi-services pour les migrants en plusieurs langues, un nombre d’inspecteurs du travail plus important, le souhait de la part du gouvernement de développer des logements pour les bas niveaux de salaires, les contrôles sur le travail en périodes de fortes chaleurs … Sur les sujets importants comme la fin du Kafala et la sortie du territoire il reporte cela à plus tard.

 Lors de son arrivée au gouvernement en juin 2013, Abdullah Saleh Mubarak al-Khulaifi avait essayé de faire évoluer le droit du travail mais il avait été rapidement remis à sa place. Un an plus tard un certain nombre de dossiers avancent à petits pas mais comme il le reconnait lui-même beaucoup reste à faire. Il est essentiel qu’il négocie avec le premier ministre et l’émir des marges de progrès supplémentaires pour l’action de son ministère avec des résultats concrets et plus rapides faute de quoi il perdra le peu de crédibilité qu’il lui reste.