En mettant en place la Commission nationale de l’hygiène et la sécurité au travail en 2011 le Qatar s’est doté des moyens de suivre les accidents de travail. Alors qu’une polémique fait rage concernant le nombre de morts et de blessés pourquoi il ne les publie pas ? Quels organismes internationaux accompagnent le Qatar ?
Une commission nationale d’hygiène et de sécurité au travail force de proposition
Lorsqu’en 2011 le Qatar met en place la Commission nationale de l’hygiène et la sécurité au travail elle le fait d’après le rapport qu’elle a fait parvenir au Conseil des droits de l’homme « avec le concours d’experts de l’Organisation internationale du Travail (OIT). » En mettant en place cette Commission le Qatar s’est doté des moyens de suivre les accidents de travail. Alors qu’une polémique fait rage concernant le nombre de morts et de blessés pourquoi il ne les publie pas ?
Le 23 avril 2013 nous écrivions à propos des conditions de travail au Qatar : « Gerard Hand président de IOSH déclarait récemment : «Notre vision est un monde du travail plus sûr, sain et durable. Nous sommes passionnés par l’amélioration de la protection des travailleurs ici au Qatar et dans la région. Nous voulons faire bénéficier de notre expérience les travailleurs qui sont ici au Qatar afin qu’il y ait moins de blessures et de problèmes de santé ». IOSH a participé aux Jeux de Londres, et lancé une étude pour mutualiser cette expérience et en faire bénéficier les pays qui organisent des manifestations sportives de taille mondiale. Yasser al-Jamal, directeur technique du comité Qatar 2022 est encore plus explicite « La sécurité, la sûreté, la santé et la dignité de tous les travailleurs sont d’une importance primordiale pour le Comité Qatar 2022. Nous comptons sur IOSH pour établir les normes professionnelles en matière de santé et de sécurité, ainsi qu’une charte énonçant les droits des travailleurs au Qatar ». Tout repose donc sur IOSH.
Quelques mois plus tard plusieurs journaux parlaient de nombreux morts liés à des conditions de travail insupportables. Une exposition à de fortes chaleurs provoquant l’épuisement y compris de jeunes travailleurs dans la force de l’âge. Un manque de repos par des logements inappropriés pour reconstituer la force de travail, souvent insalubres.
Comment peut-on imaginer un seul instant que ces organismes aient-été associés aux décisions des autorités qataries ?
Les rapports 2012 et 2013 de cette commission nationale de l’hygiène et la sécurité au travail devraient être publiés avec les chiffres et les actions effectives pour mettre fin à toutes polémiques.
Pourtant il y a des secteurs professionnels au Qatar où la situation est bonne pour ce qui concerne les conditions de travail, le secteur pétrolier gazier et ses dérivés par exemple. Pourquoi dans le bâtiment, les travaux publics et dans de nombreux autres secteurs la situation n’est pas la même ?
Mettre en place une commission qui de grandes ambitions comme indiqué dans le rapport pour la séance du 7 mai 2014 mais alors pourquoi ne pas publier son travail ?
Voici les ambitions de la commission nationale de l’hygiène et la sécurité au travail : « Ses attributions consistent notamment à proposer une politique nationale, des programmes et une réglementation nationale sur l’hygiène et la sécurité au travail, à étudier les causes des accidents du travail, à proposer les moyens d’éviter leur survenance, à proposer des révisions des lois et règlements dans ce domaine au niveau de l’État, à proposer des mécanismes d’application des lois, règlements et décrets relatifs à l’hygiène et la sécurité au travail, à assurer les services consultatifs dans ce domaine et à revoir les conditions d’assurance contre les accidents du travail et les maladies professionnelles et d’indemnisation correspondantes conformément au Code du travail. »
Nous espérons qu’à la suite de la journée du 7 mai 2014, des documents officiels soient publiés. Et qu’enfin nous ayons connaissance des organismes internationaux qui accompagnent le Qatar sur la problématique Hygiène et Sécurité au travail.