Une journée ordinaire d’un qatari, 19 mars 2014

 Encore une odeur de fumée sur Doha, trois véhicules en flammes. Le reportage sur une chaîne française sur le Sheikh Abdallah al-Thani, ça jazze.  Le Maghreb arabe nous intéresse pour rééquilibrer un peu le nombre de travailleurs expatriés…

Pas facile de vivre avec autant d’expatriés autour de soi

Il y a des matins en allant au travail, j’ai du mal à me sentir chez moi au Qatar. Vous les français, vous avez du mal à comprendre la situation. Nous sommes environ 300 000 qataris pour une population totale de 2,1 millions. Imaginez un peu la même situation en France, pour une population de 420 millions il n’y aurait que 60 millions de français. Hé oui c’est cela la réalité que nous vivons tous les jours au Qatar, finalement cela ne se passe pas trop mal même si on peut améliorer.

L’autre chose qui m’agace, c’est le nombre de moins en moins important d’arabes, d’ailleurs le gouvernement est conscient de la situation et pense recruter, une fois les grands travaux terminés, des gens du Maghreb. Sans rejeter les autres populations, il faut quand même dire que quand on a une langue commune et une culture similaire les relations sont plus faciles. Ce qui me fait plaisir c’est la nomination du franco-algérien Belmadi comme entraineur de l’équipe nationale de foot. Je sais, hier je vous ai dit que le foot ce n’était pas ma tasse de thé, mais quand même, si l’idée de la Coupe 2022 m’insupporte, soutenir son équipe nationale c’est naturel. Et puis Belmadi il connait bien notre pays, il a déjà entrainé l’équipe nationale B et il a fait des prouesses. Franchement à 37 ans ce n’est pas un de ces « vieux » qui viennent nous expliquer comment faire.

J’ai entendu parler de cette histoire, que des journaux français montent en épingle, le reportage sur le Sheikh Abdallah al-Thani. Ben oui il s’est payé un peu de pub, pour une fois qu’on dit du bien de nous en France. Moi je le trouve sympa et quelle allure ce Sheikh Abdallah al-Thani. Il s’entretient et devrait être un exemple pour combattre l’obésité ambiante ici au Qatar. Voilà quelques jours qu’on nous bassine avec la francophonie au Qatar, cela intéresse quelques élites, la plupart de mes amis s’en moque royalement et pourtant on supporte.

Encore une odeur de fumée sur Doha, trois véhicules en flammes, apparemment sans blessés, tant mieux, mais cela devient insupportable, tous ces feux à répétitions. Ma ville sent le caoutchouc brûlé trop souvent, j’espère que cette nuit le vent de la mer va balayer cette odeur et que Doha s’imprègne d’un parfum marin. Bon je suis arrivé à la maison, je vous laisse, à la prochaine.