Le manque de fonctionnaires au Qatar pose problème

L’augmentation de la population et de l’activité engendre une organisation de l’état plus complexe. Le constat d’un manque de contrôle par des fonctionnaires ouvre les portes d’une corruption larvée ou d’incohérences qui n’apparaissent pas encore dans les indicateurs du pays, mais cela arrivera.

 

Ces 10 dernières années la population expatriée a fortement augmenté

Les autorités qataries mettent souvent en exergue l’augmentation de la population en avance sur leurs plans, traduit dans le document Vision 2030. Le constat d’un manque de fonctionnaires devient alarmant et peut à terme toucher les indicateurs du pays.

En matière de travail, l’embauche et la formation d’une douzaine d’inspecteurs du travail est un premier pas face à l’augmentation du nombre de travailleurs mais leur nombre est insignifiant. La baisse des expatriés et le changement d’emplois devrait commencer dés 2020 avec la fin de l’essentiel des infrastructures, des stades et travaux liés à la coupe de foot 2022.

Année

Qataris

Expatriés

Total

1993

191 000

300 420

491 420

2003

230 000

423 500

653 500

2013

269 000

1 776 234

2 045 234

2020 nos prévisions

270 000

2 730 000

3 000 000

 

Un traitement équitable pour chaque résident

Le Qatar a un droit du travail écrit, voici un exemple sur le temps de travail « La durée légale du travail fixée à 48 heures par semaine ; celle-ci est réduite à 36 heures durant la période du Ramadan. Le salarié a droit à au moins 1 jour de repos par semaine (le vendredi). Les heures supplémentaires doivent être rémunérées, selon un barème allant de 25 à 150 % du taux horaire normal… »

Or, dans la réalité les employeurs sachant que le nombre de fonctionnaires est limité, font des déclarations qui sont incontrôlables. Le monde du travail manque cruellement d’inspecteurs et contrôleurs du travail et de traducteurs pour pouvoir être à l’écoute des salariés et de leurs difficultés. L’absence de syndicats pour les expatriés n’arrange pas les choses. Le système du sponsor véritable patron de l’expatrié déséquilibre le droit du travail en faveur des employeurs.

Autre domaine dont je vous parle régulièrement,  la justice qatarie qui est complètement dépassée par la situation. Le cas de Jean Pierre Marongiu est un exemple qui fait froid dans le dos. On vous convoque au tribunal sans aucun interprète, sans avocat et très souvent avec un dossier incomplet. Et lorsqu’on recherche un dossier, comme les différentes administrations ne se parlent pas entre elles, cela devient un exploit si on le retrouve. La plu part des juges sont des expatriés sous contrats.

Un autre élément montre l’existence d’une corruption larvée, elle concerne les produits alimentaires subventionnés par l’état comme le lait, l’huile comestible, le sucre, le riz et la farine de blé. Ils sont revendus au marché au noir malgré la mise en place d’un suivi par puce électronique. Le manque de fonctionnaires exerçant un contrôle entraine une organisation parallèle  et engendre des pénuries de certains de ces produits.

Enfin, les documents de séjours dont une véritable industrie est en place générant des millions de dollars de trafic. Car pour séjourner, pouvoir travailler, avoir la Sécurité Sociale et autres, il faut des documents que les faussaires ont créés, là encore sans contrôles efficaces par les fonctionnaires d’état et un travail incessant de la police, le traitement des résidents ne sera pas équitable.

Un pays qui se dit moderne et équitable doit investir dans l’appareil de l’état, ce type d’emplois est très recherché par les qataris.