L’histoire du Qatar en 4 minutes

Cheikh Abdallah ben Jassim

Si vous souhaitez connaître ce pays, prenez 4 de vos minutes et regardez une vidéo sur You Tube. Aussi loin que remontent nos mémoires sur le Qatar, on retrouve les bédouins et les perles. Dans tous pays il y a une histoire, elle est composée souvent d’un cycle qui peut être perturbé. Par étapes, je mets à la disposition du lecteur le produit de mes recherches.

 

Au plus loin de nos mémoires

Dans tous pays il y a une histoire, elle est composée souvent d’un quotidien, d’une époque de gloire, une de splendeur et une de décadence et puis le cycle repart. Définir chaque époque est complexe, le cycle peut être perturbé. Dire d’un pays comme le Qatar qu’il n’a pas d’histoire est un non sens. Il n’est pas sorti du néant. Le Qatar est riche d’une histoire commune avec l’environnement persique, et depuis plusieurs centaines d’années une histoire propre à lui pour celui qui veut bien ouvrir ses yeux et son cœur.

Des fouilles archéologiques ont démontré que la région du Qatar était habitée 4 000 ans avant JC. C’est l’empire persique qui occupera ces territoires jusqu’à une époque plus récente où apparaissent les Califats. Le Califat Omeyyade  (661 à 750) pousse la structuration de la région mais c’est  pendant l’ère Abbassides que la prospérité et une importante organisation administrative  s’installent dans cette contrée (750 à 1258). La civilisation arabo – musulmane est à son apogée. Les lampes d’Aladin se vendent dans tous les souks, les boutres parcourent les mers ramenant dans leurs filets un peu de chaque civilisation. L’Egypte, la Perse et puis Rome depuis longtemps ont connu leur décadence. 

De gré mais souvent de force, pendant des siècles, ces étranges voyageurs croyant détenir la vérité, les méditerranéens imposent leur culture, une partie de leur religion et leurs savoirs faires.  Pendant une quarantaine d’années jusqu’en 1538, les Portugais occupent le détroit d’Ormuz place forte stratégique  et prennent possession de toute la région dont le Qatar. Ils seront chassés par les Ottomans qui règnent pendant plusieurs siècles. La petite ville d’ Al Zaburah sera régulièrement un espace à conquérir.

Dés l’invention du boutre, l’économie et l’histoire du Qatar  jusqu’aux années 1930, ont tourné autour des perles. Une légende arabe dit que la perle est une goutte de rosée tombée du ciel pendant les nuits de pleine lune. Une vieille histoire chinoise raconte qu’elles furent conçues dans le cerveau d’un dragon. Les grecs et les romains savaient que les perles se trouvaient dans les huitres. Chaque année, en septembre, à la fin de la saison de la pêche, malgré la canicule, les acheteurs venaient au Qatar choisir les plus belles perles du Golfe pour leurs reflets rosés. En 2010 toujours d’actualité, la Sheikha Mozah inaugurait une exposition de perles à MIA.

Les générations Qatariennes les plus âgées sont fières de leur origine bédouine arabe. Elles ont vécu sous la tente comme leurs ancêtres, une tradition séculaire. Dans les années 1950 il y avait encore approximativement deux milles Bédouins qui vivaient dans des tentes dans l’ensemble du Qatar.

En 1960, le gouvernement Qatari lançait un programme exhortant les itinérants à se sédentariser (hadar),  à échanger leurs tentes pour des maisons en béton,  la plupart s’installèrent à al-Ghuwayriya.

Les qabaîl  (tribus) connues aujourd’hui au Qatar et tout le long de la côte orientale de l’Arabie sont pour la plupart arrivées au début du 18e siècle à la suite d’une période de grande sécheresse. Une distinction initiale est établie entre les personnes affiliées à une structure tribale et celles qui ne le sont pas. Une discrimination selon les lieux d’origine : l’Arabie ou l’Iran. Ce clivage schématique fait référence aux hommes de statut libre, ceci par opposition à ceux qui, dans la société traditionnelle, ne l’étaient pas : les esclaves. Les cahiers d’études d’Anie MONTIGNY de 1996 nous éclairent sur ces grandes tribus qui ont forgé ces 300 dernières années.

La tribu des Al Thani aidée par des composantes commerciales et financières du pays s’insère dans les interstices de l’histoire pour prendre en main le destin du Qatar. L’affaire est complexe et instable car si l’Islam wahhabite constituait le cadre idéologique et les valeurs sur lesquelles devait se fonder la société globale, la notion de turâth (héritage culturel) permettait de conférer aux membres de cette société une individualité façonnée par une identité unitaire.  En outre, elle contribuait à la réhabilitation du passé qui risquait de tomber dans l’oubli lorsque le pays s’est engagé sur la voie de la modernité.

La vidéo : httpv://youtu.be/7aaV6jwpXd0