Déclaration conjointe du Président Emmanuel Macron et de la Présidente de la République de Moldavie Maia Sandu.

La fréquence de nos entretiens témoigne très clairement de la densité des relations franco-moldaves.

la Moldavie a déposé le 3 mars une demande d’adhésion à l’Union Européenne

Merci beaucoup Madame la Présidente d’être aujourd’hui à Paris. Je suis en effet très heureux de m’entretenir à nouveau avec Madame la présidente Maia SANDU que j’avais reçue à Paris une première fois il y a un peu plus d’un an déjà, une deuxième fois en novembre dernier, et entre temps avec laquelle je me suis plusieurs fois entretenu au téléphone, indépendamment des déplacements de plusieurs ministres dont le ministre des Affaires étrangères ces derniers mois dans votre pays. Et la fréquence de nos entretiens témoigne très clairement de la densité des relations franco-moldaves.
 
Notre rencontre d’aujourd’hui s’inscrit dans un contexte particulièrement dramatique. L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie. Les récents incidents survenus dans la région transnistrienne de la République de Moldavie montrent qu’une propagation du conflit à des pays voisins ne peut pas être exclue. La France reste particulièrement attentive à la situation sécuritaire dans la région et à toute atteinte à la stabilité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Moldavie.
 
En tant que voisine de l’Ukraine, la Moldavie doit faire face à une situation humanitaire particulièrement difficile et accueillir, accompagner des dizaines de milliers de personnes déplacées par le conflit. Comme j’aurai l’occasion de le dire dans quelques instants, Madame la Présidente, la générosité dont la Moldavie et ses habitants font preuve à l’égard des réfugiés fuyant la guerre mérite notre admiration et nous leur sommes reconnaissants de leurs efforts. C’est aussi pourquoi nous poursuivrons la solidarité bilatérale et européenne avec votre pays. À travers la plateforme de soutien à la Moldavie, co-présidée par la France, l’Allemagne et la Roumanie et inaugurée à Berlin le 5 avril dernier, nous nous efforçons de mobiliser nos partenaires, de même que les institutions financières pour que la Moldavie reçoive toute l’aide dont elle a besoin. L’Union européenne joue bien sûr un rôle essentiel dans le soutien à la Moldavie et a déjà apporté des aides significatives sur les plans humanitaire, financier mais aussi humain avec le premier déploiement de l’agence Frontex en Moldavie auquel participent des personnels français.
 
Nous évoquerons avec Madame la Présidente, dans un instant, la relation politique également entre l’Union Européenne et la Moldavie, puisque votre pays a déposé le 3 mars sa demande d’adhésion. Je souhaite que la Commission puisse rendre un avis rapidement sur cette demande. Par ailleurs, le 9 mai, au Parlement européen, j’ai proposé un projet de « Communauté politique européenne » qui vise à créer un nouveau cadre de coopération structurant rassemblant des nations européennes démocratiques qui adhèrent à notre socle de valeurs et qui aspirent ou non à adhérer à l’Union européenne. Cette communauté n’est pas une alternative au processus d’adhésion, mais un complément qui, indépendamment de celui-ci, permet de structurer plus fortement la relation politique énergétique et d’investissement avec plusieurs pays qui le souhaitent. Je souhaite en tout cas que les prochaines semaines puissent nous permettre d’apporter une réponse claire à la Moldavie qui le mérite compte tenu de sa situation géopolitique, sécuritaire et humanitaire.
 
Enfin, je tiens ici à affirmer que le soutien de la France s’inscrira dans la durée, car nous savons que les répercussions de la crise sur la Moldavie auront des effets de long terme. Au-delà de la situation actuelle, nous poursuivrons et renforcerons notre coopération bilatérale au profit du développement de votre pays.
 
Merci beaucoup, Madame la présidente, d’être à Paris aujourd’hui.