Le Qatar aura un prix à payer pour son soutien à la Turquie

Les tensions sont palpables au sein des grandes familles du Qatar quant à l’alignement inconditionnel de l’émir du Qatar sur l’attitude désastreuse du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Les relations entre l’Europe et le Qatar pourraient se distendre

Un des éléments qui ont conduit l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et Égypte à boycotter le Qatar, début juin 2017, est l’installation dans les environs de Doha des forces armées turques.

Les liens entre la Turquie et le Qatar ne cessent de se renforcer, en particulier entre l’émir Tamim bin Hamad al Thani et le président turc Recep Tayyip Erdogan. Ces deux hommes sont unis par le soutien sans failles aux Frères musulmans tant dans le Golfe que dans le monde entier.

Indirectement Tamim al Thani soutien sans condition Erdogan dans sa démarche d’élargir le territoire turc physiquement en Syrie ou en Irak et aussi d’élargir son influence en particulier dans la partie est de l’Afrique.

L’émir du Qatar qui n’a pas d’armée à mettre à disposition d’Erdogan, s’engage à ses côtés financièrement.

Les tensions sont palpables au sein des grandes familles du Qatar quant à l’alignement inconditionnel de l’émir Tamim al Thani sur l’attitude désastreuse du président turc Recep Tayyip Erdogan. La dernière en date est l’ouverture des frontières vers l’Europe permettant aux milliers de réfugiés Syriens, Afghans, Irakiens, Pakistanais, Somaliens de passer par la Grèce, un chantage de plus.

Il est fort probable que l’ancien premier ministre, Abdallah ben Nasser ben Khalifa Al Thani ne partageait plus cette aventure entre qatariens et ottomans. Ce qui a conduit l’émir Tamim à le remplacer par son directeur de cabinet en tant que premier ministre et ministre de l’intérieur.

A quelques mois de son septième anniversaire de règne, l’émir Tamim al Thani se dévoile tel que l’on l’imaginait, parfois médiateur mais avant tout une énorme envie d’étendre son influence bien au-delà du Golfe.  

Loin de faire le bon choix, en soutenant Erdogan, l’émir Tamim et le Qatar, auront tôt ou tard à payer la note de cet alignement avec la Turquie.