Macron se prépare à remplacer Castaner

Le président français Emmanuel Macron a compris l’utilité d’utiliser les codes de la 5eme république, ainsi il envoie le premier ministre et le ministre de l’intérieur s’expliquer sur les évènements du 16 mars 2019 à Paris.

Une femme à Beauvau

On se souvient que le remplacement de Gérard Collomb fut complexe, le président Macron dû se résigner à accepter la nomination de Christophe Castaner faute de candidats à la hauteur et d’une fidélité à toute épreuve, en pleine tempête Benalla.

Christophe Castaner est ministre de l’intérieur depuis le 16 octobre 2018, soit un mois avant le mouvement social des gilets jaunes. Or, les propos qu’il tient montrent qu’il est déjà dans un état interne pour le moins inquiétant.

Il vient d’affirmer  publiquement devant les sénateurs, ce qu’il avait dit devant la presse à propos des gilets jaunes : « Ce mouvement ne survit aujourd’hui que par la violence ». Et de rajouter qu’il y avait samedi 16 mars aux Champs Elysées 10 000 « casseurs » voire pour certains il a employé le terme « d’assassins. »

S’inscrire dans un déni de la réalité à ce point-là produit des effets désastreux et forcément se retourne contre Castaner. La purge effectuée au sein de la Préfecture de Paris et des instances de la Sécurité parisienne ne fera qu’accentuer le désordre ambiant.

Les mesures annoncées par le premier ministre sur la gestion des manifestations qui a mis sous tutelle son ministre de l’intérieur, ne régleront ni le conflit des gilets jaunes et encore moins l’activité des blacks blocs.

Il y aura prochainement des incidents graves puisque le ministre de l’intérieur a déclaré : « Ça n’est plus aujourd’hui un mouvement social revendicatif ». Par ce type de propos méprisant, il attise la haine, rôle dévolu il y a peu de temps encore à Grivaux qui s’est mis à l’écart, briguant la mairie de Paris.

Castaner commet une grave erreur car le mouvement social et politique des gilets jaunes est aujourd’hui encré dans une grande partie de la population française et ne s’exprime pas uniquement dans la rue.

Malgré la stratégie de pourrissement initié par Macron et le gouvernement depuis le 17 novembre 2018, et l’étouffement du mouvement gilet jaune avec le grand débat qui se prolonge, la révolte gronde au sein de nombreux citoyens qui tôt ou tard présenteront la note au pouvoir en place.  Dans le meilleur des cas cette révolte sera politique, dans le pire des cas elle sera très violente.

A la moindre erreur dans les semaines à venir, Castaner qui a utilisé tous ses jokers, sautera.

Le président Macron qui prépare déjà ce remplacement n’aura pas d’autres choix que de nommer une des femmes qui aura défendu sa politique, tout le long de ce conflit. Une femme avec poigne et subtilité, ce qui manque énormément aujourd’hui au ministère de l’intérieur.