Tamim le qatari peut-il déstabiliser le vieux grizzly américain ?

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Le 10 avril 2018 l’émir du Qatar rencontre Donald Trump aux USA, que faut-il attendre de cette rencontre après la visite de trois semaines de Mohammad bin Salman.

Trump a choisi entre l’Arabie saoudite et le Qatar

Depuis le 5 juin 2017, les deux dirigeants trentenaires du Golfe persique, Tamim le qatari et MBS le saoudien n’ont pas réussi à se réconcilier, alors que ce qui les oppose et bien moins important que ce qui les sépare.
Le manque de maturité des deux hommes est criant. Ils cherchent à utiliser le « vieil » Donald Trump pour les départager. Ainsi Mohammad bin Salman vient de passer trois semaines aux Etats Unis afin de convaincre politiciens et agents économiques importants que l’Arabie saoudite reste l’élément incontournable du Moyen Orient. Le Qatar n’est pas en reste puisqu’il a envoyé son ministre de l’économie pour renforcer les échanges entre les deux pays. Enfin, le 10 avril, Trump reçoit Tamim bin Hamad al Thani, émir du Qatar.

Que peut-il ressortir de cette rencontre ? Probablement peu de chose, car sur le fond, Trump n’apprécie pas Tamim et surtout n’a pas confiance en lui. Le président américain ne pardonne pas au Qatar de continuer à soutenir le Hamas alors que la plupart des pays arabes, lentement mais surement s’éloignent des palestiniens dans leur ensemble. Et que dire du rapprochement politique sans limites entre Tamim et Erdogan, le président turc qui est le personnage le plus instable du Moyen Orient ?

Depuis le départ de Tillerson, le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Trump a mis en garde Mattis son Secrétaire d’Etat à la défense de prendre quelques distances avec le Qatar.

Lorsque le 10 avril 2018 Tamim rencontrera Trump, il y a peu de chances qu’il arrive à retourner le président américain pour qu’il rééquilibre les relations des US, de l’Arabie saoudite et le Qatar. Trump a compris qu’il fallait laisser un mince espoir au dirigeant qatarien, pour que celui-ci continue à espérer. Cela permet de continuer « à plumer » le Qatar en lui demandant d’investir encore plus aux USA, ainsi nous avons appris que ce ne sont pas 35 milliards qui seront investis sur 5 ans aux US mais 45 milliards.
Probablement Tamim sait au fond de lui qu’il est un « pigeon » pour Trump, ce qui le pousse à se rapprocher d’autres pays comme la Turquie, l’Iran, la Russie, la Chine ou la France… La situation est inextricable pour le Qatar et il faudrait un miracle pour que les propos de Tamim atteignent le « vieil grizzly américain.