Qatar, progrès et modernité, janvier 2018

Il est indéniable que depuis les années 1950 le Qatar a accompli d’importants progrès mais est-il devenu un état moderne ?

La fragilité de l’état qatarien

L’année passée à cette époque nous écrivons « Les habitants du Qatar ont commencé à recevoir le verdict des tribunaux par SMS, alors que dans un passé récent les décisions étaient manuscrites par un greffier. » Peut-on considérer pour autant que ce progrès technique, sur un élément de la justice qatarienne, fait du Qatar un état moderne ?

L’exemple du SMS peut être reproduit à de nombreuses reprises. Le Qatar accomplit en économie, industrie, science et techniques de véritables progrès. Si cela contribue à atténuer les maux de ses résidents, sur le fond l’être humain, ne dispose pas de l’assurance que sa liberté soit garantie par une justice qui n’est pas indépendante. Il ne dispose pas non plus de la faculté à faire entendre sa voix… Il est indéniable que depuis les années 1950 le Qatar a accompli d’importants progrès mais cela n’a eu que peu d’impacts sur la modernité de l’état.

Alors que des pays comme la Turquie ou même l’Iran ont respectivement accepté la sécularisation ou en voie de l’accepter, le Qatar n’a quasiment pas avancé. Le mélange entre religion et politique est encore si puissant qu’il rend le futur particulièrement fragile. L’autonomisation du qatarien est à venir, afin de produire l’effet levier dont a besoin impérativement le Qatar pour assurer sa survie. Le courage politique dont doit faire preuve l’émir du Qatar ne peut reculer indéfiniment. Les élections prochaines à la Shura, si elles donnaient lieu à la création d’organisations politiques dans le pays, pourraient être le premier pas vers une inévitable séparation des pouvoirs religieux et politiques.

Une première avancée vers la pérennité et la modernité de l’Etat du Qatar.