Doha le 3 janvier 2018, le Qatar à la recherche de son équilibre

Le tournoi de tennis de Doha ouvre le bal des épreuves sportives et des festivités qui conduisent touristes et professionnels au Qatar. Un rêve ou un cauchemar pour les qataris ? Le choc civilisationnel à venir concerne uniquement les qataris ou toute la planète ?

Le Qatar entre l’harmonie et le chaos

Une phrase de Mylène Gilbert-Dumas dans «L’Escapade Sans Retour de Sophie Parent» me fait penser au Qatar, ce matin : C’est ça, la vie : un fragile équilibre entre l’harmonie et le chaos.

Au pouvoir depuis 54 mois, le jeune émir du Qatar, Tamim bin Hamad al Thani, du haut de ses 37 ans est à la recherche d’un certain équilibre pour son pays. Cette année 2018 commence comme d’habitude par le tournoi de tennis de Doha qui ouvre le bal des épreuves sportives et des festivités qui conduisent touristes et professionnels au Qatar. Ce simple évènement suffit à interroger le qatarien moyen dès les premiers jours de 2018. Avons-nous besoin au Qatar de tout ce remue-ménage et cela prépara- t- il réellement notre avenir ?

A l’instabilité permanente depuis 1995, moment où le père de l’émir Tamim accède au pouvoir et conduit son pays sur le chemin du progrès, s’est ajouté l’incertitude. La politique étrangère de l’émir Hamad et puis de son fils Tamim ont brouillé l’image du Qatar au point que l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte ont rompu toute relation depuis le 5 juin 2017 par manque de confiance.

L’émir Tamim avalé par le monde virtuel qu’il a créé, en oublie la réalité. Que reste- t-il du régime théocratique censé administrer le Qatar ? Régime probablement imparfait, mais son remplacement par la dictature de l’argent apportera- t- il l’équilibre au Qatar ?

Le choc civilisationnel à venir sur toute la planète

L’ensemble des populations présentes dans le Golfe persique y compris l’Iran s’interrogent quant à leur avenir. Faut-il se laisser ingérer par la mondialisation  et abandonner son histoire et sa culture ? Si l’émir du Qatar et ses homologues ont déjà fait leur choix, il est possible que ce nouvel équilibre ne convienne pas à une grande partie des habitants de cette zone, non pas parce que ils refusent le progrès mais ils ne voient pas ce que cela peut leur rapporter.

Le choc civilisationnel échappe largement à cette seule partie du monde, il est planétaire, mais n’est même plus religieux, il est entre quelques groupes qui dirigent un monde virtuel et la réalité. L’arrivée irrémédiable de l’Intelligence Artificielle  pose de nombreuses questions quant à la notion de travail et au partage de richesses mais aussi à une nouvelle norme pour gérer les pays.

La question que nous sommes tous en droit de nous poser maintenant, qataris, européens, citoyens du monde est, allons-nous vers l’harmonie ou vers le chaos ?