La Turquie vole maladroitement au secours du Qatar

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a affirmé, lors d’une conférence de presse, qu’aucune raison ne justifiait la crise dans le Golfe. C’est bien là tout le problème.

Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre

En lisant les propos du ministre turc des Affaires étrangères, on comprend mieux pourquoi le boycott du Qatar entrepris le 5 juin 2017 par l’Arabie saoudite,  le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte contre le Qatar continue toujours. En effet le média, XINHUA, rapporte que le ministre turc a affirmé, lors d’une conférence de presse, qu’aucune raison ne justifiait la crise dans le Golfe. Et qu’il ne comprenait pas pourquoi elle durait encore.

Chacun sait que ce ministre rapportait ce que pense le Qatar, la Turquie ayant pris position pour ce pays, allié inconditionnel des qataris. Cette expression publique est des plus intéressante car en affirmant ce propos, Mevlut Cavusoglu, montre à quel point les craintes, parfois profondes, exprimées par les 4 pays qui ont mis en place un boycott pour ce faire entendre, sont sous estimées au Qatar et en Turquie.

Le Qatar avait essayé de faire un geste, en signant un accord avec les USA affirmant ainsi sa volonté de combattre le financement du terrorisme. Mais là encore, cet accord ne parait pas crédible car il n’est pas publié et il serait non contraignant.

Ceux qui suivent l’actualité du Golfe persique et les différents entre membres du Conseil de Coopération du Golfe, (CCG), savent que ce n’est pas la première fois que de tels problèmes surgissent avec le Qatar.  Par le passé, des promesses auraient été annoncées par les dirigeants du Qatar, mais non tenues. Ce qui a détruit le peu de confiance qui régnait entre membres du CCG.

Le ministre turc sait tout cela, on peut donc considérer que, soit les dirigeants des quatre pays sont devenus insensés, soit alors Mevlut Cavusoglu « joue la provoc » pour décrédibiliser le quartet des boycotteurs.

Dans les deux cas, ceci ne devrait pas participer à la résolution du conflit.