L’accord QDVC constate la carence de l’Inspection du travail du Qatar

L’entreprise qatarie QDVC créée ses propres instances de contrôle et d’inspection du droit applicable dans son entreprise. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.

L’inspection du travail au Qatar en dehors du coup

Un accord vient d’être signé au siège de l’OIT entre l’Internationale des Travailleurs du Bâtiment et du Bois (IBB) et la société qatarie QDVC appartenant à 51 % à Diar Real Estate Investments Company et  49 % à VINCI Construction Grands Projects. Un accord salué par beaucoup d’organisations mais qui selon nous prend acte de l’incompétence de l’Inspection du Travail du Qatar.

Selon un communiqué émanant de Vinci, « … Cet accord prévoit un système étendu de suivi, de reporting, de contrôle, d’inspection et d’audit sous l’autorité d’un groupe de référence composé de représentants des trois parties. Ces dernières passeront en revue tous les aspects de la mise en œuvre de l’accord. »

Ce qui nous fait dire : L’entreprise qatarie QDVC créée ses propres instances de contrôle et d’inspection du droit applicable dans son entreprise. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Est-ce la nouvelle règle en matière d’inspection du travail au Qatar ? Les grandes entreprises disposant de leur propre inspection et contrôle de l’application des lois et accords sur le travail  et les autres sociétés restant sous l’autorité de l’Inspection du travail du Qatar?

 

L’OIT juge et partie

Chacun se souvient que l’OIT a examiné le 8 novembre 2017, la plainte relative au non-respect par le Qatar de la convention (nº 29) sur le travail forcé, 1930, et de la convention (nº 81) sur l’inspection du travail, 1947, déposée par des délégués à la 103 e session (2014) de la Conférence internationale du Travail en vertu de l’article 26 de la Constitution de l’OIT.

Or l’OIT a considéré qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre le Qatar sur ces deux plaintes. L’Organisation internationale du travail a préféré conclure un accord de coopération technique avec ce pays afin de l’aider dans sa tâche, ce qui nous fait dire que désormais l’OIT cogère pendant trois ans au moins, le temps de cette coopération, le droit du travail au Qatar.

Ce qui nous choque dans cette affaire, c’est que l’OIT est un organe de recours, or ici elle devient acteur. Si demain les choses ne passent pas comme prévu comment l’OIT pourra se retourner contre elle-même ?

Enfin doit-on considérer que l’inspection du travail du Qatar pourrait être bientôt privatisée  pour la rendre plus efficace ?