Al Sissi à la conquête de Paris, octobre 2017

Pendant trois jours, Abdel Fattah al-Sissi, le maréchal devenu président va expliquer que sans lui cela pourrait être pire.

Ce qui se passe en Egypte ne vous regarde pas !

Il ne faut pas croire qu’Al Sissi ne connait pas les propos des ONG et organismes internationaux qui lèvent les bras au ciel tant les droits de l’homme sont bafoués en Egypte. Ce pays 5 fois millénaire n’a quasiment jamais connu la joie de vivre, en tout cas cela n’a jamais duré très longtemps.

Abdel Fattah al-Sissi a rendez-vous avec Emmanuel Macron, l’homme qui met l’économie en tête de toutes les discussions. Certes il y aura à l’ordre du jour les droits de l’homme mais on connait déjà la réponse d’Al Sissi. Sans moi cela pourrait être pire, dit le maréchal devenu président.

Les organisations internationales affichent des chiffres qui font froid dans le dos, au moins 50 000 personnes ont été arrêtés pour leurs convictions politiques, 81 exécutions et plus de 1 700 disparitions au cours des deux dernières années. Mais Al Sissi n’en démord pas, tout se fait dans une parfaite légalité…

Tous les ingrédients sont réunis pour une explosion sociale en Egypte

En Egypte 60 % de la population a entre 15 et 30 ans, 79 % d’entre eux sont au chômage. Des millions de jeunes désœuvrés, sans aucune possibilité sociale, un terreau idéal pour les extrémistes de tous bords. Quand on a plus rien à espérer on peut se faire embarquer dans les pires solutions.

La police par peur d’être débordée frappe à l’aveugle créant un phénomène de rejet d’une grande partie de la population. Quant aux militaires,  c‘est par centaines qu’ils sont tués dans un pays devenu la base arrière de nombreuses organisations terroristes.

L’Egypte est en guerre contre le terrorisme, contre toute forme d’opposition et contre une grande partie de la population. Ce n’est pas en disant cela pourrait être pire qu’Abdel Fattah al-Sissi va mobiliser son pays. Il ne réussit pas pour l’instant son pari économique dans un pays où règne une incroyable corruption.

Pendant ces trois jours il rapproche ses choix internationaux de ceux de la France, comme il vient de le faire à l’Unesco en retirant sa candidate et en appelant à voter contre le Qatar. L’Egypte est une aubaine économique pour la France et comme Macron n’entend que cette voix-là, il y a peu de chance pour que les conditions des droits de l’homme s’améliorent dans les mois et années à venir en Egypte. Jusqu’au moment, où les égyptiens remplaceront une dictature par un autre dictature, comme ils font par habitude.