Etat de l’émir du Qatar au 23 octobre 2017

Il y a des matins où je me dis que pour tout l’or du monde, je n’envie pas la place de l’émir du Qatar, Tamim bin Hamad al Thani.

Qatar, un édifice qui se fissure

D’une part, il y a les voisins, Arabie saoudite, Bahreïn et Emirats arabes unis qui passent beaucoup de temps à essayer de le faire trébucher, ils lui ont collé un boycott partiel et ne cessent de dire partout que le Qatar continue de financer le terrorisme international. Même si cela vient de pays qui n’ont pas de leçon à donner, je me souviens d’une formule apprise en Italie dans mes jeunes années, « audacter calumniare, semper aliquid haeret »

Il y a une omniprésence américaine au niveau politique et militaire qui transforme le Qatar en balle de ping-pong, surtout depuis l’arrivée de Trump, le président américain le plus imprévisible de l’histoire de ce pays. Cet homme qui a donné le feu vert aux voisins pour qu’ils mettent en place ce boycott partiel et qui a twitté que le Qatar finançait le terrorisme international.

Il y a les amitiés douloureuses du Qatar avec les Frères Musulmans dont le Hamas, mais aussi les Talibans et autres groupes qui contribuent à alimenter le raisonnement des voisins boycotteurs et celui de Trump.

D’autre part, il y a ceux qui dans son propre pays font chuter de nombreux projets économiques qui heurtent leur sensibilité de conservateurs.

Il y a une bonne partie de la population qatarienne de souche qui a du mal à se mobiliser pour travailler et ceux qui veulent travailler comme les gérants des petits magasins qui sont en sursis.

Il y a les deux Hamad, l’ancien émir et son premier ministre qui apparemment pèsent  énormément dans la décision de l’émir Tamim, or on a vu dans le passé qu’ils étaient capables d’alimenter « tous les feux du Moyen Orient »…

Il y a aussi les choix personnels de l’émir

  • il ne laisse que peu de place aux femmes qatariennes dans la gestion du pays, alors qu’elles représentent la force la plus progressiste et la plus mobilisée ;
  • il est incapable de voir les dégâts occasionné par l’emprisonnement de Marongiu sur des milliers de citoyens français qui passent leur temps à démolir le Qatar. Des exemples comme Marongiu fourmillent dans les prisons qatariennes.
  • il prend de plus en plus appui sur des pays comme la Turquie, l’Iran, la Russie… que des pays en marge de la société internationale ;

Enfin, il faut espérer que « son ami «Nasser al Khelaïfi » arrive rapidement à se sortir de ses ennuis avec la justice Suisse, car il pourrait être cette « fissure » qui fait que l’édifice est déclaré inhabitable et condamné à être détruit.

Il y a des matins où je me dis que pour tout l’or du monde, je n’envie pas la place de l’émir du Qatar, Tamim bin Hamad al Thani.