Les conservateurs qatariens vivent un moment complexe

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Faire tomber l’émir Tamim bin Hamad al Thani et ouvrir les portes aux saoudiens, ou continuer l’inexorable évolution du wahhâbisme à la qatarienne.

Une fracture invisible mais palpable

Bousculés dans leurs traditions, agressées par une énorme présence étrangère aux croyances et pratiques différentes, les conservateurs religieux qataris sont au bord de la rupture.

Dans son livre, «Qatar vérités interdites. Un émirat au bord de l’explosion,» Emmanuel RAZAVI nous parle de l’affrontement entre les descendants, des bédouins et les pécheurs de perles, mais aussi de la place importante des conservateurs dans ce pays.

Razavi parle d’une fracture quasi invisible, car les qatariens évitent l’affrontement entre eux, préférant « l’hypocrisie des sourires, les mensonges et la rumeur. » Mais une fracture de plus en plus palpable, car il craint à terme, un embrasement. « Le pays est sur les nerfs, l’atmosphère y est électrique et la haine que se vouent les tribus issues des deux camps, profonde. »

Les conservateurs qatariens vivent un moment complexe. Ils sont poussés à choisir : faire tomber l’émir Tamim bin Hamad al Thani et ouvrir les portes aux saoudiens, ou continuer l’inexorable évolution du wahhâbisme à la qatarienne.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les conservateurs ont beaucoup à perdre, car, s’ils commettent l’erreur d’ouvrir les portes aux saoudiens, le seul point commun qui les rattache aux autres qatariens, l’hyper nationalisme, vole en éclat. Leurs adversaires qatariens pourraient bien leur présenter une sacrée note, puisque les conservateurs passent beaucoup de leur temps à affaiblir l’économie qatarienne, par leurs complots enfantins.

En novembre 2016, l’émir Tamim al Thani prononçait un discours pour l’ouverture de la 45 e session de l’Advisor Council. Une expression avait attiré notre attention « … when I see billboards on the streets that read: « Qatar deserves the best », I say it would be more correct to read: « Qatar deserves the best from its citizens

Il est probable que cette expression ne s’adressait pas uniquement aux jeunes qui écrivent sur les murs de Doha.