Le Qatar paie ses mauvais choix

L’affaire Al-Khelaïfi, l’échec à l’UNESCO  viennent nourrir les propos de ceux qui ce matin à Doha pensent que le Qatar est sur la mauvaise voie et mal dirigé.

La démesure du Qatar

L’échec du candidat du Qatar, Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari , à la place de directeur général de l’UNESCO,  n’est pas un drame pour ce pays. Ce qui aurait été difficile à avaler, c’est qu’au lieu de la France, l’Egypte obtienne cette place. Hier soir l’émir Tamim a envoyé un message de félicitation à Macron et The Peninsula, le journal qatarien, affiche une belle photo d’Audrey Azoulay et Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari se serrant la main.

Al- Kawari : VIVE LA FRANCE !

Au-delà des apparences, Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari sait qu’il paie la division dans le monde arabe et la lutte acharnée que livrent les Emirats arabes unis, les saoudiens et égyptiens contre son pays. Le Qatar peut jouer un rôle au sein de l’UNESCO, il doit seulement y mettre les formes, vouloir à tout prix la première place n’est pas forcément la bonne stratégie.

L’affaire Al-Khelaïfi peut atteindre l’émir

Ce matin, 14 octobre 2017, la presse qatarienne inféodée au pouvoir ne parle pas de l’affaire Al-Khelaïfi. Nasser est au Qatar, dans son entourage on le dit serein et prêt à contester les accusations de la justice Suisse. Mais cette affaire tombe mal. Al-Khelaïfi croyait échapper aux tentacules judicaires helvétiques, il pensait avoir « bouclé » ses contrats au sein de BeIN Sports de façon à être  dans la légalité mais apparemment la justice Suisse pense le contraire.

Le mot corruption est sur toutes les lèvres et il colle de plus en plus à celui de Qatar. Plusieurs experts indiquent qu’à travers Nasser on veut atteindre l’émir Tamim bin Hamad al Thani. Chacun sous-entend qu’il faut voir la derrière la main des adversaires du Qatar, ceci est probablement vrai, mais on ne peut inventer ce qui n’existe pas ! Et puis, le Qatar est-il capable de comprendre qu’il faut responsabiliser pour protéger ? Puisque l’émir veut tout décider, peut-il être surpris que cette affaire contre Nasser se retourne contre lui ?

D’aucuns indiquent que le pire est à venir et ils ont sans doute raison

Pendant la période estivale, le Qatar a réussi à faire un immense doigt d’honneur du fond du désert contre les boycotteurs, Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte. L’arrivée au PSG de Neymar et de Mbappé  a balayé la mauvaise image liée au financement du terrorisme que le quartet veut coller au Qatar. Balayée pour un moment, car les boycotteurs n’entendent pas lâcher le Qatar et veulent l’atteindre partout où il peut briller. Il faut comprendre que l’affaire de BeIN Sports aura des conséquences sur le PSG tôt ou tard car Nasser est le président du club parisien.

Le quartet connaît le fonctionnement pyramidal qatarien et ils vont s’en servir pour atteindre l’émir en passant par Nasser. Alors qu’il est urgentissime de séparer les sociétés pour protéger le Paris Saint Germain, on voit le contraire. La dernière en date porte sur le judo et allez savoir demain sur dans quelle autre discipline le PSG sera impliqué, pourquoi pas le cyclisme lieu de tous les scandales ?

Au PSG Nasser est très mal entouré notamment par le responsable de la communication qui l’a entraîné, en matière de « supporters », sur un sentier des plus périlleux, en acceptant la venue au Parc des Princes des personnes qui après avoir fait le ménage autour d’eux vont revenir à leur fondamentaux, la violence. Dans quelques semaines, lorsque les premières condamnations vont tomber, on va savoir que c’est Nasser lui-même qui a imposé le retour de ces éléments sur les conseils de son responsable de la communication qui se considère comme le N°2 du club. Si l’ambiance est revenue au Parc des Princes, la violence pourrait aussi être bientôt de retour.

On peut toujours accuser les autres, parler de jalousie, se moquer, mais quand les sanctions tombent car on n’a pas fait le nécessaire, il faut éviter de lever les bras au ciel.

L’affaire Al-Khelaïfi, l’échec à l’UNESCO  viennent nourrir les propos de ceux qui ce matin à Doha pensent que le Qatar est sur la mauvaise voie et mal dirigé.