Qatar à l’ombre du Sidra en septembre 2017

Sidra

Une légende ancienne dit que le Sidra ne meure pas de l’horrible climat dans lequel il vit, il meure lorsqu’il n’entend plus pendant un certain temps, les voix ou les prières des hommes sous son feuillage.

Le Qatar a ses racines fermement ancrées dans le sol

Le retour de l’émir Tamim a été fêté dignement hier dans la soirée. La mise en scène était évidente, mais cela n’a pas empêché une véritable communion avec une grande partie de ceux qui s’étaient amassés le long de son parcours. Il ne faut pourtant pas être dupes, une bonne partie des qataris de souche, ne partage plus l’aventure dans laquelle se sont engagés Hamad et Tamim Al Thani.

Le Qatar vit un moment difficile à cause des choix hasardeux du petit commando qui dirige ce pays. Au lieu de favoriser le Qatar intérieur et renforcer les liens entre les différentes communautés du pays, les émirs Hamad et Tamim ont préféré jouer la carte internationale. La déstabilisation du Qatar est si importante qu’une partie de la population ne comprend pas les voies empruntées par leurs dirigeants. La Coupe du monde 2022, un armement extraordinaire, un nombre de travailleurs étrangers insupportable, l’éloignement politique avec ses voisins du Golfe…

Très régulièrement certains experts annoncent la fin de l’état du Qatar, ils oublient un de ses symboles, le Sidra, un arbre qui est à la fois solidarité et détermination. Cet arbre qui est le symbole de Qatar Fondation fait partie du patrimoine du Qatar. Depuis toujours il a été le lieu de rencontre pour les savants et les voyageurs, qui se réunissaient pour partager des connaissances, tout en apprivoisant son ombre. Le Sidra pousse dans le rude climat désertique du pays, ses racines fermement ancrées dans le sol,  ses branches tendues vers le ciel. C’est un symbole de solidarité et de détermination.

La difficulté à laquelle se heurte l’émir Tamim, c’est qu’il n’a plus le temps de partager l’ombre du Sidra avec les savants et les voyageurs. Cet émir-là est plus proche de nous occidentaux que d’une bonne partie de ses concitoyens. L’émir Tamim s’insurge parfois contre le manque d’engagement d’une partie des qataris pour la diversification de l’économie du Qatar qui est pourtant nécessaire. A Qatarinfos.net nous avons à plusieurs reprises alertés, non pas pour vendre des livres et se faire du « fric » sur le Qatar, mais  par l’intérêt que nous portons à ce pays.

Les bouleversements en cours ne sont pas compris par les plus âgés des qataris, mais plus grave encore, mal acceptés par la jeunesse  qui est abandonnée par la cellule familiale qui explose. Il y a une telle souffrance au cœur de cette jeunesse que le prix à payer par le Qatar ne pourra pas être supporté. Ce n’est pas tant les boycotteurs qu’il faut craindre car ils n’ont pas le courage d’aller au bout de leur démarche, mais bel et bien la souffrance insupportable de cette jeunesse.

Une légende ancienne dit que le Sidra ne meure pas de l’horrible climat dans lequel il vit, il meure lorsqu’il n’entend plus pendant un certain temps, les voix ou les prières des hommes sous son feuillage.