Qatar, Arabie saoudite, il faut crever l’abcès, épisode 1

Il ne sert à rien de vouloir bricoler un accord pour que dans quelques mois la crise recommence dans le Golfe. Il faut traiter les fondamentaux et c’est bien là que la difficulté commence.

Quand s’éteint l’espoir la radicalité se développe

On pourrait remonter à loin pour expliquer la crise actuelle entre l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte contre le Qatar. Il est fort probable que le financement du terrorisme, nommé parfois aussi lutte d’influence, durera autant qu’existeront les hommes et n’est pas réservé spécifiquement aux Pays du Golfe. Mais c’est bien la crise en cours dans le Golfe persique qui nous intéresse à « Qatarinfos.net,» celle-ci ne repose pas uniquement sur la lutte contre le terrorisme.

Au moment des Printemps arabes, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, le noyau dur de la crise contre le Qatar, ont eu peur pour leur futur. En voyant la prise de pouvoir des Frères musulmans en Egypte, notamment par l’élection du président Morsi, ils ont bien compris que plus personne n’était à l’abri au Moyen Orient et qu’il fallait « tuer » dans l’œuf, un simulacre de solution auquel ils n’adhéraient vraiment pas.

La chance fut de la partie pour les dirigeants saoudiens et émiratis. La Confrérie des Frères musulmans avait bien théorisé cette prise de pouvoir, mais en Egypte, dans la pratique, cela fut un véritable échec. Les saoudiens et quelques alliés de circonstances n’eurent pas de mal, en soutenant le maréchal Al Sissi de réduire à néant cette expérience.

Depuis, la Confrérie n’a toujours pas réussi à afficher une démarche conduisant à faire cohabiter le religieux et le politique, tout en donnant la parole au peuple. Le lieu le plus avancé de cet essai, à ce jour, reste la Tunisie et les deux pays qui tirent vers le bas l’image de la Confrérie sont le Qatar et la Turquie. Le Qatar a stoppé son avancée politique en indiquant que le peuple ne la souhaitait pas, il n’y a que les idiots pour le gober. Le Qatar a perdu toute crédibilité sur ce sujet. Quant à la Turquie, elle avait tout pour être un modèle pouvant inspirer le monde sunnite et au-delà. Le drame pour ce pays, c’est qu’il est tombé aux mains d’un homme qui veut marquer l’histoire, en imposant une vision complètement dépassé du rapport entre religion, politique et expression du peuple. La terreur ne dure qu’un temps, le plus complexe et de convaincre et de faire germer l’espoir.

La tragédie dans ce qui se passe au Moyen Orient, c’est qu’avec l’échec de la Confrérie des Frères musulmans, disparait tout espoir d’évolution pour les peuples de ces territoires. Ils restent sous le joug de quelques familles ou quelques hommes qui ont tellement peur de perdre leur pouvoir qu’ils éliminent toute réflexion sur le futur.

A suivre prochainement …