Doha 5 septembre 2017, le boycott du Qatar continue et la tension monte

Incapables de s’entendre, les deux parties de la crise dans le Golfe, initiée depuis le 5 juin 2017, se déconsidèrent au niveau mondial. Les saoudiens et leurs alliés, pour ne pas perdre la face, ne pourront bientôt plus rester en mode attente et devront passer à l’action.

Le désastreux message envoyé par les pays du Golfe persique

Trois mois après le commencement de la crise dans le Golfe à l’initiative de l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte contre le Qatar, la situation ne bouge pas. La diplomatie mondiale fixe son regard sur la Corée du Nord, sur sa montée en puissance nucléaire et s’inquiète.

Tant que la crise dans le Golfe n’a pas d’impact sur le reste de la planète, notamment par une hausse des hydrocarbures, le monde regarde ce triste spectacle mais ne s’y intéresse pas.

Ce ne sont pas quelques problèmes subalternes qui sont à régler, mais bien des choix fondamentaux pour l’avenir du Golfe persique et plus largement du Moyen Orient. Les saoudiens, grande puissance de ces lieux, ayant des alliés, souhaitent indiquer le chemin à suivre en matière de politique étrangère et de projection dans le futur.

Ils ne supportent plus que le petit Qatar, assis entre deux mondes, gesticule dans tous les sens, sans savoir réellement où il va. Le Qatar est dans sa phase d’adolescence politique et ces errements agacent les saoudiens et leurs alliés. Ne se croyant plus en sécurité, ils ont entrepris de remettre le Qatar à sa place politique. Quant au Qatar, il n’a pas pris conscience qu’il doit rassurer pour pouvoir vivre sans craintes dans le Golfe. Le Koweït fait une navette incessante entre les deux parties sans pouvoir débloquer la situation qui est compliquée régulièrement par des intervenants extérieurs.

Combien de temps encore les saoudiens resteront en mode attente

Il suffirait d’une étincelle pour que la crise se transforme en conflit armé. Cette étincelle pourrait bien être crée de toute pièce par les saoudiens pour justifier une intervention rapide, faisant un minimum de victimes. Ils ont déterminé une cible, le 7e émir du Qatar, Hamad bin Khalifa al Thani, mauvais conseiller de son fils, l’émir en place, Tamim bin Hamad al Thani. Et au cas où celui ne se détache pas des conseils de son père, un remplaçant, historique et légitime est prévu.

Trois mois plus tard, la situation est loin de s’améliorer. Les saoudiens et alliés ne croient plus aux promesses de Tamim bin Hamad al Thani. Si le Qatar campe sur ses positions, croyant s’en sortir par une communication intense, au lieu de faire des propositions, il prend le risque d’une intervention contre ses dirigeants actuels. Les saoudiens et leurs alliés, pour ne pas perdre la face, ne pourront bientôt plus rester en mode attente et devront passer à l’action. En cas de conflit rapide et sans beaucoup de victimes, les américains ne bougeront pas.

Dans tous les cas, c’est un désastreux message qui est envoyé depuis le Golfe au reste du monde.