Golfe persique, il faut hurler avec les loups, si l’on veut courir avec eux

Ce vieux proverbe français est la base de la réflexion du Prince héritier de l’Arabie saoudite lorsqu’il regarde le Qatar, les usages au sein du Conseil de Coopération du Golfe sont déterminés par les saoudiens et personne d’autre.

Mohammad bin Salman prince héritier d’Arabie saoudite ne peut pas faire marche arrière

La crise dans le Golfe persique initiée le 5 juin 2017 ne peut pas se terminer par un compromis solide entre d’une part le groupe des 4, Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte et d’autre part le Qatar. L’enjeu de cette guerre larvée n’est ni le terrorisme, ni le rapprochement avec l’Iran mais tout simplement de déterminer qui sera le leader du Moyen Orient hors Iran. La tâche que s’est fixé le jeune prince héritier saoudien est de réunir, avant qu’il ne soit trop tard, à moyen terme, la « Grande Arabie.» Le calendrier  qu’il a devant lui, ne peut être impressionné par l’immédiat.

Ceux qui croient voir une inflexion de la position saoudienne, sont soit des amis inconditionnels du Qatar, soit des aveugles politiques. Mohammad bin Salman prince héritier d’Arabie saoudite, initiateur du conflit au Yémen qui a déjà fait des milliers de morts, ne peut pas faire marche arrière dans la crise déclenchée contre le Qatar.  Il y perdrait toute autorité.

Son plus grand ennemi c’est bien l’axe Ankara – Doha. Cet axe qui pourrait s’allier à terme certainement avec l’Iran et probablement différemment avec la Russie, moyennant un partage d’influences.

Un de nos lecteurs que j’avais au téléphone hier, me disait « mais le Qatar et la Turquie sont sunnites et l’Iran chiite,» « et alors je lui ai répondu, croyez-vous qu’il n’y ait pas au sein des sunnites des visions différentes de la gestion du quotidien et des hommes, car c’est de cela qu’on parle, pas de la croyance en Dieu. » « D’où l’importance de la réflexion des Frères musulmans, les plus avancés au sein des sunnites, sur la place de la politique dans l’Islam et qui nourrissent  les idées de la Turquie et du Qatar,  »

Ce qui nous fait dire en ce matin du 13 juillet 2017 que Mohammad bin Salman prince héritier d’Arabie saoudite ne peut pas faire marche arrière, car sa place de Prince héritier pourrait bien être remise en question. Chacun sait que quand le loup sort du bois il y retourne avec une proie. Or puisque le Qatar ne hurle plus avec cette  horde de loups, non seulement il ne peut plus courir avec eux mais il s’est transformé en proie. Ce qui pourrait démentir un autre proverbe qui dit – que les loups ne se mangent pas entre eux –