Doha 13 juillet 2017, le Qatar est plus dans l’émotion que dans l’action

Dans quelques jours les qatariens mettront des statues dans tous les coins de rues pour glorifier leur nouvelle idole, l’émir Tamim bin Hamad al Thani, ils se donnent du courage comme ils peuvent, mais est-ce suffisant ?

Le Qatar devrait privilégier l’action à l’émotion

Alors qu’aux USA American Airlines a annoncé mercredi mettre fin à son partenariat avec Qatar Airways et Etihad Airways, en raison d’une querelle sur des subventions publiques supposément perçues par les deux compagnies aériennes du Golfe, à Doha on fête la nouvelle idole du pays, l’émir Tamim bin Hamad al Thani.

Comme le souligne, Doha News ce matin, l’émir Tamim est partout et tout est bon pour parler de lui. Les qatariens se donnent ainsi du courage face à l’adversité et on peut les comprendre, car 6 semaines plus tard, la crise dans le Golfe persique qui frappe leur pays, ne voit pas d’issue positive.

Rex Tillerson le Secrétaire d’état américain aura passé une bonne partie de cette semaine à essayer de rebâtir des liens entre ceux qu’on appelle désormais « les frères ennemis du Golfe persique ». Ce qui n’aurait jamais dû être possible, une crise qui ressemble à une guerre larvée, est arrivé à cause d’un président américain, Donald Trump qui règle certainement plus des histoires personnelles de « gros sous » avec le Qatar qu’une stratégie intelligente. Comme le nouveau Prince héritier saoudien Mohammad bin Salman n’attendait qu’un « OK » pour foncer dans le lard du Qatar, ce qui n’aurait jamais dû arriver, arrivât.

Lorsqu’une crise de cette ampleur est lancée, il est difficile de l’arrêter. Sur le fond, la crise dans le Golfe persique initiée le 5 juin 2017 ne peut pas se terminer par un compromis solide entre d’une part le groupe des 4, Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte et d’autre part le Qatar. L’enjeu de cette guerre larvée n’est ni le terrorisme, ni le rapprochement avec l’Iran mais tout simplement de déterminer qui sera le leader du Moyen Orient hors Iran.

L’émir Tamim en choisissant de se murer dans le silence et contraint de se mettre à l’abri dans son propre pays, par peur d’un attentat, devient certes une « idole » mais ne se donne pas les moyens d’agir. L’accord signé entre américains et qatariens pour lutter contre le financement du terrorisme arrive tard dans cette crise et n’est pas signé par les bonnes personnes, il manque surtout celle de Donald Trump.

Le choix stratégique de l’émir de laisser filer des informations indiquant que le Qatar, allait entreprendre de nombreux travaux pour augmenter la production de gaz et de pétrole, alors qu’en même temps, il assure que pour faire augmenter les prix il va contenir cette production, montre que le Qatar est dans une attitude « puérile ».

Il est clair que si le Qatar ne change pas de stratégie, malgré les « fanfaronnades » habituelles, indiquant que tout va bien, la note à payer sera lourde pour les qataris de souche. Et ceux-là mêmes qui glorifient leur idole ce jour, détruiront ses statues car il aura été incapable de sortir son pays de ce piège.