De quel côté va basculer l’Egypte

Les saoudiens avec leurs alliés arriveront- ils à garder dans leur giron les égyptiens ou ceux-ci basculeront dans le nouvel axe fort en construction Moscou, Ankara, Téhéran ?

L’argent actuel ne suffit plus

Le président égyptien al Sissi suit de très près les travaux d’approches entre Moscou, Ankara et  Téhéran. Il voit aussi que la coalition saoudienne qui combat au Yémen s’enlise dans un conflit qui n’arrive pas à prendre fin. Il constate qu’Assad le syrien avec l’aide des russes va reprendre les territoires qu’il a perdus et que les rebelles sont en voie d’être éliminés malgré le soutien de l’Arabie saoudite et du Qatar qui pourrait toutefois prendre fin.  Il sait ce qu’il doit à l’Arabie saoudite, Emirats arabes unis et Koweït qui ont financé partiellement la remise en route économique de son pays et la possibilité de marquer une première étape en matière de défense nationale. Mais les finances suffiront-elles ?

Al Sissi est avant tout un militaire qui supporte mal de dépendre des forces de la finance. L’Egypte a toujours eu des liens « particuliers »  avec les russes qui s’installent durablement dans cette partie du monde. Le vide crée par l’élection de Trump aux US et son ouverture possible envers la Russie, risquent de modifier « la partie d’échec permanente » qui se jouent au Moyen Orient.

L’Egypte en 2017 va faire valoir auprès des saoudiens et alliés  que les moyens mis sur la table ne sont pas suffisants et qu’il pourrait bien rejoindre l’axe fort Moscou, Ankara et  Téhéran. Al Sissi sait que les saoudiens craignent d’être isolés à terme sur la scène internationale et il utilise cette situation pour avancer ses pions. Les saoudiens vont- ils à nouveau tenter de remplir l’immense trou économique de l’Egypte pour ne pas perdre leur allié ? Malgré la crise des hydrocarbures, les saoudiens doivent trouver avec leurs alliés, les voies et moyens pour renforcer liens avec Al Sissi, car ils ont beaucoup à perdre en cas de basculement de l’Egypte du côté du nouvel axe qui va peser sur tout le Moyen Orient et bien au-delà.