La fin du refroidissement du Qatar avec les Emirats Arabes Unis ?

L’intérêt économique commande des relations moins conflictuelles entre les qatariens et les émiratis, mais les egos et la problématique du leadership ont la peau dure. On insiste actuellement sur les termes « états frères », n’oublions pas que depuis le commencement du monde, le fait d’être frère n’a jamais empêché le pire !

Le respect entre états cela existe

Les liens économiques sont évidents entre les Emirats Arabes Unis et le Qatar. Actuellement il y a 175 vols par semaine entre les deux pays. Ce sont 4 200 entreprises qataries qui travaillent dans les Emirats et 1074 entreprises émiratis au Qatar. Les familles des deux pays se connaissent depuis la nuit des temps… Alors qu’est ce qui cloche ?

Lorsque début des années 1970, les Emirats Arabes Unis se sont réunifiés pour former le pays actuel, chacun pensait que le Qatar ferait partie de ce groupement. Or, la famille régnante, les Al Thani ainsi que la plupart des grandes tribus qatariennes ont voulu « la jouer » seul. Ce fut mal vécu par les émiratis qui se sentaient « snobés ».

D’incident en incidents les rapports se sont tendus notamment par des choix stratégiques différents à l‘international. Un des derniers en date est la Libye. Il faut dire que les saoudiens n’ont pas hésité à mettre régulièrement quelques « gouttes » d’huile pour alimenter ce feu, en application du vieux principe « diviser pour régner ».

Toutefois ces mêmes saoudiens conscients que l’arrivée de l’Iran sur la scène internationale affaiblirait l’ensemble des pays du Golfe et en particulier l’Arabie saoudite a fait le nécessaire pour que fin novembre 2014 un accord global lie l’ensemble des pays du Golfe. Même les Frères Musulmans et en particulier Qaradaoui qui pourtant étaient une importante pomme de discorde entre les émiratis et les qatariens ont été oubliés, moyennant quelques gestes symboliques de départs ou de mise au pas de responsable des Frères Musulmans de Doha.

L’intérêt économique commande des relations moins conflictuelles entre les qatariens et les émiratis, mais les egos et la problématique du leadership ont la peau dure. Pour l’instant les relations se renforcent, le changement du ministre des affaires étrangères du Qatar a été un pas important pour l’amélioration des relations. Tant que les saoudiens assument leur place d’élément clé des pays du Golfe le Qatar restera à sa place et les relations avec les voisins seront bonnes. Mais si l’Arabie saoudite venait à faiblir, le vide serait à nouveau comblé par le Qatar, la nature ayant horreur du vide et les relations entre voisins pourraient se compliquer à nouveau.

Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est que chacun mette un peu son égo de côté. En cette période de crise les relations entre ces deux états doivent se  renforcer, le respect est possible entre états même si on pense différemment. On insiste actuellement sur le terme états frères, n’oublions pas que depuis le commencement du monde, le fait d’être frère n’a jamais empêché le pire !