Qatar un endettement qui passe de 32 à 44 pour cent en 2016

Le choix du Qatar de s’endetter pour couvrir son déficit peut se comprendre mais tout cela a des limites.

 

L’agence de notation Fitch octroie AA au Qatar mais attend beaucoup de ce pays

Cette année 2016 est bien différente de ce que pouvait imaginer le Qatar il y a quelques années. En plus d’un déficit relativement conséquent, c’est la visibilité à moyen terme qu’il est difficile d’imaginer, car trop d’inconnues demeurent. En tout cas profitant d’une bonne notation, l’agence de notation Fitch lui octroie un AA stable, le Qatar en profite pour s’endetter au lieu de puiser dans son fonds souverain QIA. Rien que pour l’année 2016 le taux d’endettement devrait passer au minimum de 32 à 44 % du PIB. Le prix du baril de pétrole aura des conséquences sur l’avenir de ce déficit et de l’endettement du Qatar tant en 2016 qu’en 2017 et les années suivantes.

La restructuration du Qatar devrait s’accélérer dans les mois et les années à venir notamment en matière de fiscalité, avec à terme la mise en place d’un premier niveau de TVA, la fin de nombreuses subventions et la prise en main de la fonction publique. Le plus important demeure le choix, pour les 5 à 10 ans à venir, des secteurs économiques à développer. L’exemple du tourisme sera regardé avec grande attention. En effet, si le Qatar est exemplaire concernant le tourisme professionnel, des doutes sérieux persistent pour le tourisme familial. Le Qatar compte beaucoup sur la Coupe du Monde de football 2022, au-delà de l’image désastreuse qu’il n’arrive pas à corriger, certains spécialistes doutent d’un impact positif après l’évènement. Ceci oblige le Qatar à réfléchir afin de ne pas surinvestir et de rechercher des formules souples, pour tenir compte de la réalité et non du monde virtuel crée par un tas de conseillers qui prendront la poudre d’escampette si les finances du Qatar devenaient tendues. La restructuration du Qatar va se poursuivre et risque de peser sur une partie des qatariens et aussi sur de nombreux expatriés qui verront une partie de leur pouvoir d’achat sacrifié. Mais pour garder une notation correcte et pouvoir financer les projets en cours le Qatar n’a plus le choix.