Du rififi chez El Corte Inglés pour l’arrivée d’un qatari au capital

Hamad bin Jassim al-Thani

L’acquisition de 10 % d’El Corte Inglés par le qatari Hamad Bin Jassim al Thani (HBJ), ancien premier ministre du Qatar, se passe mal. Un actionnaire minoritaire Ceslar Corporation qui conteste cette vente a été exclu de l’équipe dirigeante et des organes de gestion. Il compte saisir la justice pour faire dire le droit.

 

L’arrivée de HBJ chez El Corte Inglés produit des étincelles

Hamad Bin Jassim al Thani (HBJ), pensait que l’achat de 10 % des actions d’El Corte Inglés, la plus importante chaîne espagnole et européenne de grands magasins, se passerait tranquillement, mais tel n’est pas le cas. Un actionnaire minoritaire Ceslar Corporation (9%) conteste cette vente, selon lui elle ne fut pas transparente et elle se serait effectuée au détriment de la société.

Les autres actionnaires d’El Corte Inglés ont reproché à Ceslar Corporation d’avoir rendu public des informations qui devaient rester au sein de la société. Utilisant les textes légaux et le règlement intérieur de la société, ils en ont profité pour « virer » Ceslar Corporation de l’équipe dirigeante et des organes de gestion.

Hamad Bin Jassim al Thani (HBJ) qui a emprunté 1 milliard d’euros, pour cet achat, pourra détenir les 10 % d’actions à la fin de son emprunt de trois ans. Il aura alors un bonus de 2,5 % des actions d’El Corte Inglés correspondant aux intérêts de l’emprunt ce qui fera de lui le 3e actionnaire de la société. En effet, à ce jour les deux actionnaires principaux sont la Fondation Ramon Areces, qui détient 37,39% des actions et IASA la société qui a été créé par Isidoro Alvarez et ses filles à 22,18%. Au lieu de trouver un accord raisonnable, la direction d’El Corte inglès a choisi la guerre contre Ceslar Corporation, or, chacun sait que chaque guerre a un coût et compte tenu des résultats passés d’El Corte Inglès, cette attitude pourrait s’avérer suicidaire.

 

Une confusion préjudiciable pour le Qatar

Même si la volonté de Hamad Bin Jassim al Thani (HBJ) n’était pas d’attirer l’attention, à la lecture de la presse espagnole, la confusion est faite entre la société de Hamad Bin Jassim al Thani (HBJ) qui s’est porté acquéreur d’El Corte Inglés et d’autres fonctions qu’il a pu exercer comme la responsabilité, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, du fond souverain du Qatar (QIA), voire même avec la PSG qui appartient à une société aux mains de l’émir du Qatar.

Cette confusion volontaire ou pas des medias espagnols dégrade l’image du Qatar déjà mal en point. Si aujourd’hui les consommateurs espagnols n’en tiennent pas rigueur à El Corte Inglés, l’affaire s’envenimant pourrait à terme faire des dégâts. Mais plus grave, si le Qatar via QIA ou des qataris souhaitent investir en Espagne, ils seront précédés d’une mauvaise réputation notamment liée à l’éviction d’actionnaires minoritaires de la gestion des sociétés espagnoles.

Il est devient urgent pour l’intérêt de tous que ce conflit trouve une solution dans les meilleurs délais, car il risque de faire la une de la presse espagnole pendant une longue période. Quant aux autorités qatariennes, elles feraient bien de rappeler à l’ordre Hamad Bin Jassim al Thani (HBJ), qui a exercé des fonctions d’une grande importance pour le Qatar, d’où un amalgame possible.