Le Calife défie le Maître du monde

Abu Bakr al-Baghdadi le Calife a provoqué Obama le Maître du monde, à quoi tout cela peut aboutir ? Que retiendra l’histoire dix ans plus tard.

Les éphémères puissants de ce monde

Dans dix ans, lorsque nous examinerons cette année 2014, nous parlerons forcément d’Abu Bakr al-Baghdadi et d’Obama. L’un fut un Calife autoproclamé et l’autre fut un incontestable Maître du monde tant sa force de feu était puissante. Chacun se souvient de cette nuit du 8 août 2014, Obama se portant au secours des chrétiens, yezzidis, kurdes irakiens et autres irakiens. Pour ne pas être seul à porter le poids de ce qu’il allait se passer, il inventa un concept un peu nouveau pour cette époque, « la coalition ». Il demanda à Kerry, son secrétaire d’état aux affaires étrangères de pointer ceux qui susceptibles de rejoindre la coalition s’en abstenaient. Celui-ci fit un bon travail, à chaque jour un pays nouveau venait renforcer la coalition soit sur le papier soit sur le terrain. Dans l’histoire de l’humanité on n’aura jamais vu autant de pays se liguer contre le Calife al-Baghdadi représentant « le mal ».

Obama, le Maître du monde demanda à ses « crieurs publics », chefs d’états et autres, de dire que cette guerre durerait longtemps. Tous étaient persuadés qu’Obama avait un plan à long terme pour éradiquer l’ « Hydre du mal », le susnommé Calife al-Baghdadi et ses petits. Et pourtant dès les premières semaines des failles commencèrent à apparaître.

La problématique des tribus sunnites qui avaient un amer souvenir de l’intervention précédente des américains et le mauvais traitement des dirigeants de Bagdad. Le pire fut la fameuse affaire de Kobané (Aïn al-arab) et le massacre qui s’en suivit. On ne peut oublier ce qui se passa ensuite en Turquie, la révolte des kurdes, les centaines de morts à cause des manifestations et la chute du président Erdogan et son gouvernement.

Dans les effets collatéraux, on se rappelle des effets désastreux sur les rapports entre les pays du Golfe et l’Europe. Qui aurait pu imaginer que le Royaume Uni, puis l’Allemagne et enfin la France furent obligées par leurs opinions publiques de prendre d’énormes distances avec des pays comme l’Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats Arabes Unis et le Qatar. Ceux-ci retirèrent une partie de leurs investissements ce qui provoqua une grave crise économique dans une Europe incapable de créer une croissance. Ce qui avait mis le feu aux poudres ce fut les révélations américaines. Comme les pays du Golfe hésitaient à payer la note aux marchands de canons américains, note qui au fur et à mesure des mois s’alourdissait pour peu de résultats, les américains distillèrent les renseignements qu’ils avaient depuis longtemps à savoir, qui avait financé les différents groupes terroristes en Syrie et en Irak ? Comment ne pas se rappeler au Royaume Uni suite aux décapitations le « boycott » du Qatar qui en suivit en premier lieu chez «Harrods ». Même dans ses rêves les plus fous le Calife al-Baghdadi n’avait imaginé autant de dégâts collatéraux.

Chacun se souvient qu’à chaque petite victoire sur un village où une ville malgré tous les systèmes de surveillance quelques « jeunes » réussirent à passer pour rejoindre le Calife al-Baghdadi. Le passage devint quasi impossible lorsqu’Erdogan tomba. Enfin la Turquie fit son travail et empêcha ces jeunes de mourir pour rien, car le Calife était condamné, fin des financements, fin des troupes, fin des munitions. Le Maître du monde alors qu’il avait prévu de rester longtemps en Irak, fut obligé d’accélérer l’assaut final contre le monstre qui avait été créé soit par une aide financière soit par une complicité tacite de beaucoup de pays.

On s’interroge encore aujourd’hui comment tant de jeunes de pays appartenant à la coalition s’étaient aventurés dans cette histoire sans issue. Malraux disait « Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas », al-Baghdadi comme beaucoup d’autres ont traduit « Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas » le poussant au prosélytisme et aux conquêtes sans fin. Ces jeunes égarés, dans un monde où beaucoup de repères ont disparu, sont montés sur le bateau du Calife qui leur a montré un au-delà sois disant merveilleux après la mort. Ils sont devenus fanatiques et incapable d’entendre « une autre voix ».

Chacun se souvient de cette journée du 20 décembre 2015, où la coalition détruisit tout un quartier de Raqqa où c’étaient réfugiés les derniers fidèles du Calife. Lorsque vers 14 heures aux milieux des ruines le drapeau noir fut remplacé, par les quelques survivants, par un drapeau blanc de reddition. Les américains et les saoudiens qui étaient arrivés les premiers sur les lieux après avoir fouillé pierre par pierre n’ont jamais trouvé le corps du Calife. Neuf ans plus tard celui-ci reste introuvable alimentant tous les fantasmes possibles.

 L’Irak a été divisé en trois partageant au mieux ses richesses. Les tribus sunnites ont leur propre pays et ont procédé à une élection pour désigner leur gouvernement. Le Kurdistan élargi ne cesse de grandir et prospérer pour recevoir ses enfants dispersés dans le monde, il est devenu « l’autre Israël » mais avec moins de haine de la part de son environnement proche. Il se murmure même qu’il aurait bientôt des armes nucléaires sur son sol. Un Irak chiite prospère avec l’aide de l’Iran. Et enfin la Syrie où le gouvernement de réconciliation nationale s’est mise en place après la chute de Bachar el Assad en juin 2016. Une Syrie qui essaie de recoller les morceaux de ce pays qui a payé un lourd tribut mais qui est contraint de vivre ensemble pour ne pas disparaitre. Le 8 novembre 2016 Hilary Clinton a été élue, président des USA, c’est le nouveau Maître du monde. Obama ne participe plus à la vie politique et accorde plus de temps à sa famille. Dans son programme Hilary Clinton a annoncé sa volonté d’aider tous les pays du Moyen Orient à aller vers plus de démocratie et un meilleur partage des richesses pour que jamais plus ne revienne l’Hydre du mal que beaucoup ont contribué à faire naître.

Que chacun imagine « sa fin » et qu’il réfléchisse, « qu’est-ce que je fais pour que cette fin se réalise ».

Ce post est intéractif et peut être modifié selon les événements notez qu’il est le 13 octobre 2013, 11 heures à Paris.