Israël sera le grand perdant de ce conflit

Pour mettre fin à ce conflit il faudra l’accord du Hamas. Pour avoir un accord du Hamas il faudra le reconnaître comme interlocuteur. Toute autre solution ne sera que poussière du vent.

Le piège se referme sur Israël

Si Benjamin Netanyahu a mis autant de temps à rentrer dans ce conflit contre le Hamas c’est qu’il en redoutait la fin. On peut gagner une guerre mais en perdre le bénéfice.

L’armée israélienne aura détruit une bonne partie des lanceurs de roquettes et de nombreux tunnels. Pourtant il faudra moins d’un an pour que la bande de Gaza soit à nouveau en capacité d’instaurer une « certaine » crainte en Israël. Les engins de nouvelle génération qui seront acheminés à Gaza seront plus puissants et plus précis et Israël aura du mal à l’empêcher.

Le Hamas qui avait développé une théorie selon laquelle il pouvait frapper sur le territoire israélien en utilisant les tunnels vient de comprendre qu’à l’usage certaines théories s’avèrent compliquées à réaliser. Ce qui aurait dû entrainer un arrêt rapide des combats n’a pas fonctionné. On retrouve donc la guerre classique dans un endroit surpeuplé, où les morts se comptent par centaines et en grande majorité des civils.

Comment se sortir de ce piège ?

Puisque Israël ne peut détruire le Hamas, il est contraint d’en faire un interlocuteur. Benjamin Netanyahu a déjà perdu la bataille de la communication.  Il y a trop de morts de femmes et d’enfants, il croyait installer la peur dans Gaza, il fortifie la haine. De la notion de résistance bientôt la population de Gaza va basculer dans celle des martyrs. Il devient urgent pour le premier ministre israélien de se sortir de ce piège ou en plus les combattant israéliens commencent à y laisser leur vie.

La petite manipulation de la proposition égyptienne et le fait de vouloir écarter le Hamas d’un accord ne peut fonctionner. Puisque le Hamas a mis sur la table trois grandes revendications (*), Benjamin Netanyahu va être contraint d’y répondre en tout ou partie. C’est la seule condition pour avoir l’accord du Hamas. Or cela veut dire le reconnaitre et en finir avec les « enfantillages » de parler par la bouche d’autrui. L’heure de la politique est venue entre Israël, le Hamas et l’Autorité Palestinienne, chacun sait que c’est la seule solution pour le long terme. Netanyahu sera t-il capable de se dépasser, reprendre la main et marquer l’histoire ? Nous le verrons dans les jours à venir.

* : En plus de la levée du blocus, en place depuis 2006, l’organisation demande l’ouverture de la frontière avec l’Egypte et la libération de prisonniers par Israël.