La politique au Qatar sous le règne Tamim

L’émir règne en maitre sur une monarchie absolue, depuis un an aucun changement n’est intervenu. Pire, le nouvel émir a modifié toutes les instances pour y mettre les personnes en qui lui avait confiance. L’émir n’a actuellement aucun fusible pour le protéger.

On serre les boulons la première année ensuite on verra

C’est ce que Tamim a dû dire à son père au moment où il a pris le pouvoir. C’est ce qu’il a fait en mettant les personnes en qui lui avait confiance. Tout a été revisité en utilisant la formule « on va dégraisser l’appareil de l’état pour le rendre plus efficace ». C’est une prise en main de l’ensemble des pouvoirs et un partage avec parcimonie. Chacun a été remercié « proprement » lorsqu’il ne convenait pas, sans doute celui qui a le plus gagné dans cette négociation est le premier ministre HBJ en qui Tamim n’avait pas confiance.

Il a confié le gouvernement à un fidèle qui a compris qu’on ne pouvait pas faire de l’ombre à un « jeune émir » en devenir. Abdullah Bin Nasser Bin Khalifa Al Thani a eu comme consigne « discipline et réussite ». Mais toutes les décisions se prennent au Amiri Diwan  ou Conseil de l’Emir tenu en main par le clan Al Thani et quelques collaborateurs triés sur le volet. Le gouvernement applique ce qui a été décidé au Amiri Diwan .

L’élément clé de cette première année a eu lieu quelques jours avant la prise de pouvoir de l’émir Tamim. L’émir Hamad avant de se démettre avait reporté les élections législatives à 2016. On fait porter le chapeau à l’émir Hamad  mais personne n’est dupe. Une telle décision a été prise par Tamim, un mauvais coup pour beaucoup de qataris qui avaient rêvés un instant avoir droit à la parole. Le mandat du conseil consultatif actuel a été prorogé de 3 ans tels que le prévoient les dispositions constitutionnelles.

Ce manque d’expression engendre des « secousses » sur les réseaux sociaux et oblige à de nombreuses réunions pour essayer de comprendre ce que ressentent les qataris. Non seulement le Qatar n’a pas eu son printemps arabe mais il serre les boulons. Tout le monde sait que ce type de monarchie autoritaire peut tomber par un simple grain de sable qui peut bloquer tout le pays. L’émir sera contraint, dans peu de temps, à faire une ouverture y compris pour assurer son propre pouvoir, car si demain le Qatar venait à subir un gros problème économique ou social le seul responsable serait l’émir puisque en réalité il n’a aucun fusible pour le protéger.

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