Le qatari Nasser Al-Khater ne manque pas de souffle

Tout sur le papier, peu sur le terrain. Le directeur exécutif du comité d’organisation de la Coupe du monde 2022 Nasser al-Khater conteste la polémique sur les conditions de travail des expatriés. Nier la réalité ne la fait pas disparaitre.

 

Des belles phrases mais pas assez de contrôle sur le terrain

Il ne manque pas de souffle le directeur exécutif du comité d’organisation de la Coupe du monde 2022 Nasser al-Khater. Il parle de cas isolés, niant ces centaines de morts par an et ces milliers de blessés, ces gens par dizaines de milliers retenus contre leur gré par une réglementation moyenâgeuse. Il pense qu’à force d’affirmer le contraire, il va balayer les rapports faits par des organismes internationaux  qui disent le contraire. Mais a-t-il lu seulement la charte des travailleurs ? Je suis convaincu que non. La Confédération Syndicale  internationale (CSI) qui avait regardé avec attention le texte avait indiqué que cela n’apportait rien aux travailleurs.

Dire que les personnels du ministère du travail  vont être stricts sur la sécurité et la santé des expatriés est un propos qui se veut rassurant mais avec quels fonctionnaires va-t-il le faire ? Pourtant l’augmentation de la population des travailleurs expatriés a été programmée, pourquoi ne pas avoir anticipé le nombre d’inspecteurs, de contrôleurs et de traducteurs ? Il y avait bien volonté de passer en force et sans le tôlé médiatique on nous montrerait encore des jolis textes non appliqués par les employeurs qataris et sous traitants qui savent qu’ils ne risquent rien. Elle est où cette fameuse « black liste » des employeurs qataris hors la loi ?

 

Un système à quatre niveaux de vérification de la pure théorie

Premièrement  le contrat doit être vérifié et validé.

Prenons l’affaire des Népalais, M. Nasser Al-Khater vous savez parfaitement que dés le départ de leur pays les contrats ne sont pas bons et qu’ensuite endettés jusqu’au cou ces salariés pour envoyer de l’argent à leurs familles se privent de tout. Que ferez-vous sur ce sujet ? Une fois arrivés au Qatar, qui vérifiera les contrats, des fonctionnaires du ministère du travail ou les sponsors qui seront juges et parties ?

Deuxièmement, le gouvernement enverra un inspecteur pour effectuer un audit.

Ceci est simplement impossible vous n’avez pas les effectifs d’inspecteurs et de traducteurs pour faire face. Vous allez travailler par sondage et donc 90 % des contrats ne seront pas vérifiés.

Troisièmement, une enquête menée par une agence indépendante.

Il faudrait ici demander à la CSI, Amnesty International ou autres organismes de même niveau de vérifier, là il y aura une réelle indépendance.

Quatrièmement, des personnels du ministère du travail autres que les inspecteurs vérifieront à leur tour

Ici on atteint le « pompon » du n’importe quoi. Puisque vous n’avez pas assez de gens compétents pour vérifier, vous remplacerez les inspecteurs du travail par du personnel qui n’a pas la compétence voulue ?

C’est le fameux « bricolage qatari » avec un zeste de médiatisation. Et pour noyer le poisson, M. Nasser Al-Khater termine en parlant du choix de la FIFA hiver ou été.

M. Nasser Al-Khater il faut passer au concret comme la suppression du système du kafala ou sponsorship et son remplacement par un véritable contrat de travail aux normes internationales. Vous intéresser de prés au paiement des salaires et aux mesures de sécurité au travail.  Mais peut être faudrait-il rester sur votre domaine le sport et éviter de parler des sujets que vous ne connaissez pas et laisser votre ministre du travail s’exprimer sur le sujet.

Vous pouvez nous joindre soit par mail : qatarinfos.net@orange.fr soit par tél 00 33 06 61 23 55 43. Si parla italiano et français et baragouine un vague anglais.