Le Qatar s’est fait piéger

La Qatar joue la montre mais la voie et sans issue ou il fait les réformes ou il perd la coupe du monde et l’impact sera terrible. Puisque l’émir du Qatar demande du temps il serait souhaitable que le Qatar organise la coupe en 2050 au lieu de 2022.

 

La Coupe du monde de foot 2022 est un piège pour le Qatar

Nous sommes sans doute à 9 ans de la Coupe du monde du foot au Qatar mais aujourd’hui personne ne peut être certain qu’elle aura bien lieu la bas.

La question que tout le monde se pose est pourquoi le Qatar tarde-t-il à prendre une décision sur les reformes qui s’imposent pour une liberté de circulation des travailleurs et une amélioration de leur conditions de vie au travail. Certes, ces réformes auront des conséquences financières mais le Qatar peut se le permettre.

Ce qui est étrange c’est le choix de perdre le bénéfice de nombreuses années passées à améliorer son image de marque. Je ne sais pas qui conseille l’émir mais lorsque cette bourrasque deviendra cyclone l’émir fera payer la note à ces conseillers qui devront fuir à la vitesse de la lumière.

 

Le Qatar avait-il besoin de cette Coupe du monde de Foot ?

La réponse peut surprendre, mais le Qatar n’avait aucun besoin de cette Coupe de foot. Dans un premier temps l’émir Hamad avait besoin d’être l’égal des grands de la région alors que son pays avait été longtemps considéré comme quantité négligeable. Tout le travail effectué depuis des années par son équipe a permis au Qatar de « s’afficher pour exister » mais il arrive un moment il faut savoir lever le pied. Le Qatar est connu dans le monde entier aujourd’hui cela procure une notoriété mais aussi des responsabilités. Comme beaucoup d’experts internationaux l’ont dit pour jouer dans la cour des grands il faut en appliquer les règles ou du moins montrer la tendance d’aller dans ce sens. Alors que les « courtisans » entourant l’émir actuel en pratiquant une communication agressive et enfantine et en disant que les lois actuelles n’ont pas à être modifiées conduisent le jeune émir droit dans le mur.

Qui peut imaginer que les syndicats internationaux vont laisser tranquille le Qatar qui par son attitude, ne pas donner accès librement aux chantiers importants,  leur donne à penser que l’article du The Guardian et celui de Doha News un mois avant étaient fondés.  Qui peut imaginer que la Fifa puisse s’en tirer avec une pirouette ? Qatar et Fifa vont rentrer dans l’œil du cyclone et ne pourront pas en sortir sans prendre les mesures d’accompagnements nécessaires.

Un piège aux conséquences incalculables

Le grand public commence à faire l’association entre Qatar et la maltraitance des personnels qui travaillent sur son territoire. Les quelques tentatives de redresser l’image par des « amis et courtisans fidèles » ne suffira pas car c’est en profondeur que l’image est en train de dégrader. Dans quelques temps au rythme où ça va l’émir du Qatar patron du PSG aura droit aux sifflets des spectateurs quand il se montrera non pas pour le sport mais pour son image de dirigeant qui laisse faire « une exploitation aux conséquences mortelles pour des travailleurs ».

Lui qui espérait renforcer un des piliers du Qatar, après l’éducation, le sport, la culture maintenant le tourisme, il est en train de perdre l’avantage sur ce sujet. Ce ne sont pas les milliards qui seront dépensés qui modifieront la pensée du public potentiel qui pourrait un jour se rendre dans ce pays. Cela peut créer une opportunité momentanée mais tout cela ne s’inscrit pas dans la durée.

 

Les gouvernements qui collaborent avec le Qatar seront en difficultés

L’exemple de la France est significatif. Pour vendre quelques armements, sans en connaître la finalité, les politiques français se sont transformés en « muets et aveugles ». Ils vont jusqu’à sacrifier des concitoyens se laissant berner par une justice Qatari inféodée à l’appareil de l’état et sous contrat des politiques Qataris.

Qui peut croire que le peuple français pardonnera de vendre petit à petit notre pays à des gens qui n’ont pas les mêmes valeurs et qui démontrent tous les jours qu’ils ne souhaitent pas accepter les valeurs universelles qui font le ciment de la France. Bien sûr à ce jour les investissements Qataris sont encore insignifiants mais à chaque nouvel investissement même symbolique de plus en plus de français se lèveront pour dénoncer ce pays qui ne respecte pas les droits de l’homme et qui laisse s’installer une maltraitance pour ces personnels expatriés. Les politiques français de tous bords sont en voie de créer les conditions d’une montée des extrêmes qui sont préjudiciables à notre pays. Car on peut imaginer demain que l’attitude que les Qataris ont dans leur pays ils peuvent très bien l’avoir aussi dans notre pays lorsqu’ils vont diriger des entreprises françaises.

Le nouvel émir manque de personnalités de taille internationales

Le Qatar peut embaucher bon nombre de spécialistes mondiaux pour ses affaires mais ce qu’il lui manque cruellement ce sont des personnalités Qataris reconnues par tous.

Lorsque il y a 7 mois je me suis intéressé à ce pays il y avait dans l’air une certaine fascination crée notamment par des personnes comme la Scheikha Moza et un choix stratégique autour de l’Education, le Sport, la Culture et le Tourisme sans oublier une ouverture économique afin de préparer le pays à terme à un après gaz et pétrole.

Sur ce qu’on appelle les piliers du Qatari : Education, Sport, Culture et Tourisme l’importance de l’image du pays est essentielle. Or sur chacun de ces sujets spectateur attentif de ce pays un nombre importants de controverses pourraient être dites. La fascination disparue, les personnalités créant la dynamique mises au placard qui pourra demain redonner une image positive du Qatar ?

L’émir régulièrement parle du « temps qu’il faut lui accorder » pour amener son pays vers une évolution se rapprochant des valeurs universelles mondiales. Le fait d’avoir attiré l’attention du monde entier par la Coupe du monde de foot alors que rien ne progresse dans ce pays, pire encore, la polémique soulevée sur l’homosexualité montre l’incapacité de ce pays et de ses dirigeants à se contrôler. On fait en permanence dans l’excès et maintenant on tombe dans la provocation.

Le manque de personnalités ne se fait pas seulement ressentir dans les rencontres et projets internationaux mais aussi dans un manque de maturité de la plus grosse partie du gouvernement du Qatar. Celui qui fait dans l’apparition, le premier ministre, illustre parfaitement mon propos.  Voilà un homme qui dirige un pays comme le Qatar qui est un parfait inconnu du monde entier. Dans son propre pays il n’est visible qu’un jour par mois.

Il y a bien quelques réussites économiques mais elles sont immédiatement balayées par une vague d’articles de presse sur des sujets futiles que le Qatar met en avant. Le dernier exemple en date, la statue de Zidane donnant un coup de tête dans la poitrine de Materazzi montre le niveau auquel le Qatar vient de descendre.  Puisque le Qatar n’était pas prêt pour cette Coupe du monde de foot pourquoi s’est-il jeté dans ce piége et s’entête à continuer à vouloir l’organiser ? Puisqu’il demande du temps pour reformer qu’il accepte de l’organiser non pas en 2022 mais plutôt en 2050. L’émir aura à ce moment-là 61 ans, je suis convaincu qu’il aura atteint la maturité nécessaire et fait les reformes qui s’imposent.