Qatar l’arroseur arrosé

Arroseur arrosé

Le Qatar crie au complot de la part du The Guardian, cela prête à sourire car le mot complot est souvent associé au Qatar. On pourrait parler d’un arroseur arrosé. Encore une fois on cherche une possibilité de « ne pas faire » en matière de droit du travail ou du droit des affaires.

 

Les rois du complot s’indignent

Nous apprenons que le cabinet d’avocat international n’a pas été embauché pour faire des propositions pour améliorer le sort des travailleurs ou rééquilibrer les contrats entre les Qataris et les entreprises étrangères mais pour démontrer que The Guardian à tort.

On chercherait à savoir si quelqu’un ne se cache pas derrière The Guardian pour abattre le Qatar. Niant globalement le nombre de morts le Qatar avance de plus en plus l’idée d’une embauche massive d’inspecteurs du travail qui seraient formés à l’OIT. Mais quels pouvoirs auraient ces inspecteurs du travail ? Seraient-ils totalement indépendants ? Et que se passera-t-il quand quelqu’un proche de la famille royale sera concerné ? On parlera à nouveau de complot certainement !

D’après Gulf Times et plusieurs autres journaux une délégation de syndicalistes des Européens mais aussi des Pakistanais, des Indiens et des Népalais se trouve au Qatar depuis hier  7 octobre 2013.  Ils espèrent pouvoir circuler librement sur les chantiers et visiter les cités dortoirs pour se faire leur propre idée des conditions de travail des expatriés. Nous allons bien voir quel sera le comportement du Qatar ?

Le droit des affaires doit évoluer

C’est la conclusion d’un Forum qui vient d’avoir lieu à Doha dont nous fait part le journal «The  Peninsula ». Il résulte des débats que les conditions prévues dans le contrat type sont essentiellement structurées en faveur des propriétaires. Les leaders étrangers du secteur de l’industrie en appellent à une modernisation de ce contrat type et à un rééquilibrage. Le Qatar a pris du retard par rapport aux autres pays du Golfe. La récente affaire de Jean Pierre Marongiu spolié par son sponsor qui a récupère son entreprise montre à quel point le déséquilibre est important. Et qu’il est quasi impossible de compter sur la justice du Qatar pour faire évoluer se déséquilibre.

Le retard pris en matière d’évolution du droit des affaires n’incite pas les cadres supérieurs des entreprises internationales à venir au Qatar car en outre ils doivent faire face au problème de la scolarisation de leurs enfants et un logement rare et donc hors de prix.

L’étonnant comportement du commando des « trentenaires ».

Les dirigeants du Qatar, actuellement, n’apportent pas les bonnes réponses aux immenses problèmes soulevés par le droit du travail des expatriés et le retard du droit des affaires. Imposants sans discussion des choix à la nation qui s’avèrent déstabilisant à plus d’un titre pour l’ensemble de la population du Qatar. C’est au quotidien que la vie au Qatar devient difficile et ce gouvernement qui devait l’améliorer peine à réaliser les actions qui permettent de voir un semblant d’amélioration. Encore trop empêtrés à l’international les dirigeants en oublient le local. La récente affaire de la statue de Zidane à Doha en est un exemple, pour impressionner à l’international on choque ses propres habitants.

Lorsqu’il y a plus de trois mois l’émir Tamim est arrivé au pouvoir d’immenses espoirs sont nés portant à croire à une évolution de ce pays. Même si on peut comprendre qu’il faut du temps les jours qui passent montrent l’enferment dans un « certain autisme ». Il est urgent que des signes concrets montrent l’amélioration de vie des Qataris, des expatriés et des entreprises. Les mots discipline et réussite s’appliquent à tous les niveaux. Mais la réussite de quelques uns ne fait pas la réussite d’un pays.