L’armée égyptienne veut éliminer les Frères Musulmans

En quelques mois les Frères Musulmans passent d’un statut de gens élus démocratiquement à celui de terroristes pour les besoins d’une armée qui ne souhaite pas rendre le pouvoir.

L’élimination des frères musulmans de Kerdassa

C’est dans cette partie de la banlieue du Caire, Kerdassa,  qu’une dizaine de policiers furent tués le 14 août en représailles de la dispersion des manifestations pro-Morsi qui occasionnèrent des centaines de victimes.

La police et l’armée viennent de déclarer la guerre aux terroristes et se venger, un mois plus tard. Le mot « terroriste » est employé aujourd’hui par l’armée et la police pour désigner « tout frère musulman ».

Au « harcèlement » des frères musulmans contre la population pour l’application de ses préceptes l’armée et la police installent une « terreur » contre toute appartenance à la confrérie. Vous verrez bientôt  apparaître le mot « secte » pour justifier les éliminations.

 

Eliminer les frères musulmans du jeu politique

L’armée sait pertinemment que l’opinion publique internationale interviendra pour demander à nouveau des élections « dites démocratiques ». Elles devront mettre au pouvoir un conglomérat assez vaste pour donner une apparence démocratique et tout cela sous contrôle bienveillant de l’appareil policier et de l’armée.

Il est donc important pour les dirigeants actuels d’instaurer une terreur contre les frères musulmans et surtout de donner une consistance au complot contre l’Egypte par des terroristes. L’objectif visé est lors de prochaines élections de laisser une petite place aux frères musulmans pour qu’ils ne puissent accéder au pouvoir.

Pour les frères musulmans il est essentiel de ne pas tomber dans une réponse systématique aux provocations mais d’avoir assez de fermeté pour garder une place dans le jeu politique. La réorganisation récente lors de la réunion de Francfort va dans ce sens. Et la reprise des manifestations même « dégarnies » aident à l’existence publique.

Reste à faire un travail de fond concernant un programme économique de reconstruction de l’Egypte, une réflexion sur l’intérêt général dans la gestion d’un pays et l’acceptation de l’autre afin de pallier aux carences de la récente prise de pouvoir en Egypte.

Les frères musulmans savent que l’armée est incapable de gérer l’Egypte trop préoccupée à servir ses propres intérêts.  Elle compte sur l’opinion publique égyptienne pour qu’à terme devant l’échec économique annoncé celle-ci retourne à nouveau son regard vers la confrérie.