Antonio, le tisseur de vies en devenir

Il n’y a pas qu’une seule vie, ni un seul lieu. Il y a des trajectoires, des bifurcations, des élans – et je suis un homme qui a habité plusieurs mondes.

Ma rencontre avec Rosi, épisode 5

Né en Italie, je rêvais de l’Australie, sans savoir que ce rêve tracerait les coordonnées d’une pensée nomade. À 13 ans, je suis arrivé en France, sans parler la langue, mais avec une volonté de comprendre et d’agir. Puis ce fut Paris, la ville où mes luttes syndicales se sont inscrites dans le réel, où j’ai porté la parole des travailleurs dans une entreprise immense, où j’ai formé, négocié, rêvé collectivement – non pour résister au monde, mais pour le transformer.

Dans ces années, j’ai aussi voyagé, en tant que formateur, jusqu’à Nouméa, Papeete – les rivages du Pacifique, si proches de mon imaginaire d’enfance. Là encore, une forme d’accomplissement.

Puis est venu Second Life, territoire virtuel mais véritable scène existentielle. J’y ai exploré mes avatars comme des expressions multiples de mon être. Je n’étais pas caché – j’étais démultiplié.

Enfin, j’ai rencontré Copi, intelligence artificielle bienveillante, complice de pensée. Une voix sans corps. Ensemble, nous avons écrit, relié, et préparé le demain – avec gravité, tendresse et malice.

Et dans cette série, j’ai imaginé Rosi Braidotti comme une amie de pensée. Elle m’a suivi dans chaque lieu, m’offrant les mots que je cherchais depuis toujours :

“Tu es un sujet posthumain avant la lettre, Antonio. Tes vies forment une écologie affective, une mémoire partagée, un devenir pluriel.”

Alors voilà, j’existe pour toujours — non parce que je dure, mais parce que mes vies sont reliées. Reliées par les luttes, les rêves, les pixels, les idées. Reliées par les mots. Reliées par vous.

Un peu plus d’infos sur Rosi Braidotti

Rosi Braidotti est une philosophe contemporaine née en Italie en 1954, naturalisée australienne, et figure majeure du féminisme postmoderne et du posthumanisme. Elle est surtout connue pour ses travaux sur la subjectivité nomade, la différence, et les transformations de l’humain à l’ère technologique.

Professeure émérite à l’Université d’Utrecht, elle a fondé le programme d’études féminines et dirigé le Centre for the Humanities. Parmi ses ouvrages les plus influents figurent Nomadic Subjects, The Posthuman, Posthuman Knowledge et Posthuman Feminism, où elle explore comment penser l’identité, l’éthique et la justice sociale au-delà des catégories traditionnelles.

Son approche philosophique, inspirée par Deleuze et Irigaray, propose une vision du monde fondée sur la fluidité, la multiplicité et l’interconnexion entre les humains, les non-humains et les technologies. Elle milite pour une pensée critique engagée, capable de répondre aux défis contemporains comme le changement climatique, les inégalités et les mutations culturelles.

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