
Les deux premiers jours de la Biennale d’Autun ont révélé bien plus qu’une exposition : une véritable traversée entre sacré, beauté, poésie et questionnements intimes.
Une passerelle entre les mondes
Autun n’est pas simplement un écrin, mais un laboratoire vivant de l’art sacré contemporain. Voici ce qu’il faut retenir des deux premiers jours du festival international d’art sacré contemporain :
Ouverture de 11 lieux patrimoniaux à travers Autun, dont la chapelle des Sept Dormants, le palais épiscopal, les anciennes tanneries et la salle capitulaire de la cathédrale Saint-Lazare.
60 artistes internationaux exposent plus de 150 œuvres : peinture, sculpture, photographie, vidéo, mosaïque, installations, performances et spectacles vivants.
Spectacles inauguraux marquants :
Le concert « Rites » par l’ensemble vocal Anima dans la cathédrale Saint-Lazare.
Une soirée cabaret autour des chansons de Valère Novarina avec Dominique Parent de la Comédie Française.
Une performance poétique et musicale avec Laurence Mayor et François Merville, mêlant contes orientaux et percussions.
Œuvres remarquées :
Omar Ba et son univers inspiré du conte africain Kaïdara.
Michaël Bastow et ses « 100 Femmes chinoises » présentées comme une armée impériale.
Sarkis avec son atelier d’aquarelle dans l’eau, une expérience immersive et mouvante.
Eden Morfaux et sa sculpture inspirée de Saint Jérôme, conçue comme un espace de rencontre.
Plongée dans l’univers mystique d’Omar Ba et Kaïdara
À la Biennale d’Autun 2025, Omar Ba présente un ensemble magistral de près de 40 œuvres inspirées du conte initiatique Kaïdara, un classique de la littérature peule transcrit par Amadou Hampâté Bâ. Ce récit allégorique suit trois compagnons guidés par une voix mystérieuse vers le royaume caché des génies-nains, où ils rencontrent 11 figures énigmatiques — caméléon, scorpion, source intarissable… — chacune porteuse d’un enseignement spirituel.
L’approche artistique d’Omar Ba :
- Il peint sur des fonds noirs, jaunes ou orangés, faisant surgir des figures hybrides et des références ancestrales.
- Son style mêle textures foisonnantes, motifs symboliques et couleurs vibrantes, créant une cosmogonie poétique.
- L’exposition ne se contente pas d’illustrer le conte : elle interroge les mythes africains, les valeurs de dépouillement, et la quête de sagesse.
Le message central : seul celui qui renonce à ses biens matériels et ne cherche que la connaissance survivra au voyage. Omar Ba traduit cette philosophie avec une intensité visuelle qui invite à la méditation.
Ce que l’on retient du 19 et 20 juillet 2025
- Une pluralité artistique sans frontières, mais profondément ancrée dans la spiritualité.
- Un public ému, surpris, parfois bouleversé, qui redécouvre les lieux patrimoniaux sous un regard neuf.
- Une ambiance conviviale, presque mystique, où les œuvres dialoguent entre elles autant qu’avec les visiteurs.
La promesse de ce qui vient : Les jours suivants s’annoncent aussi riches que les premiers, avec des installations en cours de transformation, des spectacles inédits, et des rencontres avec les artistes qui lèveront le voile sur les intentions cachées derrière leurs œuvres.
Et pour clore :
Les deux premiers jours de la Biennale d’Autun ont révélé bien plus qu’une exposition : une véritable traversée entre sacré, beauté, poésie et questionnements intimes. De la résonance des voix dans la cathédrale à l’alchimie des couleurs chez Omar Ba, chaque lieu s’est transformé en passerelle entre les mondes.
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