Trop de spectacles à Avignon ? Et si le problème était ailleurs…

Chaque été, la même question revient : y a-t-il trop de spectacles dans le Off du Festival d’Avignon ? En 2025, le chiffre donne le vertige : 1 700 spectacles, 25 000 levers de rideau, 2,5 millions de billets. Un record. Et pourtant, derrière cette effervescence, c’est une crise silencieuse qui s’aggrave : celle de la diffusion, de la précarité artistique, et d’un modèle devenu insoutenable.

Une vitalité qui masque une impasse

On pourrait se réjouir de cette profusion, symbole d’une créativité intacte. Mais à quel prix ? Pour beaucoup de compagnies, participer au Off est un gouffre financier. Peu de visibilité, peu de retours, beaucoup d’endettement. Le rêve d’Avignon se transforme trop souvent en cauchemar logistique et économique.

Un modèle à repenser

Et si l’on imaginait un autre modèle de festival ? Un modèle :

  • à taille humaine, avec un nombre limité de spectacles, 500, pour garantir la visibilité de chacun ;
  • porté par un organisateur unique, garant d’un cadre éthique, d’un accompagnement réel et d’une expérience vivable pour les artistes ;
  • financé en partie par le mécénat, en sollicitant les grandes fortunes, avec des incitations fiscales à la clé ;
  • ancré dans le territoire, avec des formes de mutualisation, d’hébergement solidaire, et une programmation pensée pour le public autant que pour les artistes.

Redonner du sens à la fête

Un festival, ce n’est pas une foire. C’est un moment de partage, de découverte, de lenteur parfois. Il est temps de sortir de la logique quantitative pour retrouver une exigence qualitative. Moins de spectacles, mais plus de sens. Moins de précarité, plus de dignité.

Avignon mérite mieux que l’épuisement de ses artistes. Et nous, spectateurs, méritons mieux qu’un catalogue infini où l’on finit par ne plus rien voir.

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