De la machine intelligente à l’humain augmenté : une trajectoire à interroger

L’intelligence artificielle a changé de statut : d’objet de recherche, elle est devenue un acteur du quotidien.

Un écosystème numérique complexe

Quand, en 1956, John McCarthy évoque l’idée qu’une machine puisse simuler l’intelligence humaine, l’hypothèse semble audacieuse. Mais elle va prendre corps, décennie après décennie, jusqu’à se transformer aujourd’hui en un écosystème numérique complexe, mêlant agents conversationnels, outils prédictifs, et robots autonomes.

 De la simulation à l’amplification

L’évolution de l’IA ne s’est pas limitée à imiter le raisonnement humain. Elle tend désormais à augmenter ses capacités : mémoire quasi infinie, vitesse d’analyse surhumaine, capacité à détecter des motifs invisibles à l’œil humain. Certains y voient une chance, d’autres, une frontière inquiétante.

Le philosophe Jean-Michel Besnier parle d’un glissement « de l’intelligence à l’auto-illusion », où l’humain se projette dans la machine, au risque de s’oublier lui-même. L’IA ne renforce-t-elle pas notre puissance en affaiblissant notre sagesse ?

Antiqua et Nova : entre fascination et mise en garde

La note doctrinale publiée par le Vatican début 2025 ne nie pas les avancées techniques. Mais elle appelle à un discernement éthique profond, au service du bien commun.

« La fascination pour l’intelligence des machines ne doit jamais éclipser la responsabilité morale proprement humaine. » (n° 7)

Elle interroge : si une IA peut résoudre un dilemme, cela signifie-t-il qu’elle doit le faire ? Autrement dit, la capacité technique ne saurait se substituer à la conscience morale.

Vers une humanité augmentée… ou amoindrie ?

À l’heure de l’intelligence dite « générative », du transhumanisme, et de la délégation massive de décisions à des algorithmes, se pose une question spirituelle : que devenons- nous quand nos décisions, nos goûts, nos choix professionnels ou amoureux sont de plus en plus influencés, voire produits, par des machines ?

L’enjeu est moins la puissance de l’IA… que la forme d’humanité qu’elle révèle ou transforme.

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