
Ces derniers jours, la question du soutien à l’Ukraine a de nouveau fait l’objet d’intenses débats parmi les dirigeants européens. Tandis que plusieurs chefs d’État et de gouvernement se sont rendus à Kiev pour afficher leur solidarité avec le président Volodymyr Zelensky, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a pris une autre direction, préférant participer aux discussions par visioconférence.
Une Position Mesurée
Contrairement à ses homologues français, britanniques et allemands, Giorgia Meloni a choisi de ne pas envoyer de troupes italiennes en Ukraine, en dehors d’une mission sous mandat de l’ONU ou de maintien de la paix. Cette décision s’inscrit dans sa conviction que l’implication directe de Washington est indispensable pour toute négociation crédible entre l’Ukraine et la Russie. Plutôt que de suivre la dynamique d’envoi de soldats, l’Italie souhaite adopter une approche plus diplomatique et stratégique, notamment en organisant une conférence internationale en juillet pour la reconstruction du pays.
Un Soutien Ferme à Kiev, Sans Actes de Belligérance
Même si Meloni ne partage pas l’idée d’un engagement militaire direct, elle reste déterminée à soutenir l’Ukraine. Elle appelle à un « cessez-le-feu total et inconditionnel de trente jours » et exhorte la Russie à répondre positivement aux appels à la paix. Dans sa vision, il est préférable de garantir à Kiev une sécurité renforcée inspirée de l’article 5 du traité de l’OTAN, sans pour autant l’intégrer directement à l’Alliance atlantique.
Un Pari Diplomatique
Meloni mise beaucoup sur le rôle central de l’Italie dans la diplomatie internationale, notamment avec la tenue prochaine d’une grande réunion de soutien à l’Ukraine, qui devrait rassembler des chefs d’État et de gouvernement. Elle espère notamment y voir les principaux dirigeants mondiaux, y compris Zelensky et Donald Trump, ce dernier étant un acteur clé dans les négociations. De plus, Rome reste un point de convergence des grandes discussions politiques, notamment en raison des événements à venir au Vatican et des rencontres bilatérales avec plusieurs dirigeants européens.
Critiques et Réactions
Cette posture prudente n’a pas manqué de susciter des critiques de la part des oppositions politiques italiennes. Le Parti démocrate et le Mouvement Cinq étoiles reprochent à Meloni de ne pas avoir participé physiquement à la réunion de Kiev, y voyant une forme d’isolement diplomatique. Cependant, pour le gouvernement italien, cette approche reflète avant tout une volonté d’éviter une escalade militaire tout en garantissant une aide efficace à l’Ukraine.
En somme, Giorgia Meloni affirme une ligne diplomatique claire : soutien sans faille à Kiev, mais sans intervention militaire directe, en privilégiant les initiatives internationales et les garanties sécuritaires. L’Italie entend jouer un rôle pivot dans la reconstruction et la stabilité de l’Ukraine, tout en maintenant une relation étroite avec Washington.
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